Marché aux points

Il y a ceux, en France, qui conduisent bien ou peu et qui d’année en année conservent imperturbablement les 12 points de leur permis. Et puis il y a ceux qui se retrouvent menacés d’un retrait de permis, leurs points ayant fondu au soleil des excès de vitesse et autres contraventions.

assurer-permis-pointsIl fallait donc s’attendre à ce que se crée un marché des points, les uns vendant aux autres les précieux points qui leur font défaut. Eh bien c’est chose faite !

La démarche est simple : au lieu d’écrire son adresse sur le formulaire d’infraction, il suffit d’écrire celle du vendeur. C’est alors lui qui perd ses points, pendant que le fautif conserve tous les siens.

Ce petit trafic, qui arrange tout le monde, est bien entendu illégal. Et souvent, les vendeurs et acheteurs n’ont pas conscience des risques qu’ils prennent. Les peines encourues ne sont pas des moindres : pour dénonciation calomnieuse, l’acheteur encourt jusqu’à 45 000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement. Le vendeur, poursuivi pour complicité, encourt la même peine. Mais encore faut-il que le ministère public porte plainte…

Si cette pratique fonctionne, c’est parce que le système de contrôle automatique présente des failles dans lesquelles s’engouffrent les vendeurs. Lorsque l’administration reçoit le paiement, elle ne vérifie pas la photo du payeur. Du coup, les fraudeurs ne sont pas inquiétés.

Ce business vient tout droit d´Espagne, où le marché de la vente de points représente déjà plus de 30 millions d’euros par mois selon Agathe Descamps de TF1. Ce pays serait le paradis pour les fraudeurs. En effet, la loi espagnole ne sanctionne pas les faux témoignages dans les affaires d’amendes et donc les revendeurs sont intouchables. Les Espagnols vont même jusqu’à mettre leur points en vente sur E-Bay. Les prix varient entre 500 et 2 700 Euros le point !

Buenos Aires se serait intéressée au permis à points, dans sa recherche de solutions au grave problème de la circulation porteña, aussi désordonnée que meurtrière. Le législateur a-t-il eu vent de ce trafic de points et serait-ce la raison pour laquelle ce système n’aurait pas été adopté ?

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