Hugo Aveta

Portrait d’un photographe argentin

hugotapaTrès remarqué partout où il expose, Hugo Aveta, est le deuxième photographe argentin ayant participé à l´exposition “Patagonie” au Musée du Quai Branly en avril dernier (voir le Trait-d´Union du mois dernier). Des œuvres un peu différentes de celles sur lesquelles il travaille habituellement, mais tout aussi fortes et puissantes. Une belle gestion de la lumière, des objets revisités, des espaces qui comptent autant que l´objet lui-même, et un message à la fois grave et médité sur l´histoire, la mémoire, la mort… Une œuvre qui nous livre un formidable témoignage avec ce regard d´humaniste qui en est le moteur. Rencontre avec ce photographe, qui vit à Buenos Aires.

Trait-d´Union : Comment avez-vous découvert la photographie et quand l´avez-vous envisagée comme une profession ?
H.A. : J´ai découvert la photographie à l`âge de 18 ans. Ma sœur est photographe. J´ai commencé à étudier l´architecture et le cinéma mais j`aimais beaucoup l`image et je me sentais vraiment attiré par la photo. C´est un bonheur, depuis plus de 20 ans, je continue sur le même chemin.

TdU. : Vous avez une façon originale de mettre en scène vos photos, vous pourriez nous en parler ? (Système de “boîte” etc…)

H.A. : Normalement, mon procédé créatif fait partie de l´œuvre en soi, car après être née de la classique photographie d´un lieu, l´œuvre s´en sépare dès lors qu’elle est recréée à une échelle différente, en une maquette, qui néanmoins en conserve l´authenticité conférée par un enregistrement photographique primaire. Dans les photos de Patagonie, j`ai fait une maquette, comme une boîte qui veut représenter un lieu d`exposition. J´ai voyagé ensuite en Patagonie, mis la maquette dans la nature et ai pris mes photos.

TdU. : Comment pourriez-vous qualifier votre travail ?

H.A.
: Comme un processus de création : installations, vidéos, maquettes, toutes procèdent de la photographie, une juxtaposition de temps et d´espaces.

TdU. : Qu´est-ce qui vous inspire le plus ? Quels sont vos thèmes de prédilection ?

H.A. : La photographie prenant la mort comme sujet de travail, pour archiver ce qui fut et qui ne sera plus dans l´espace-temps en continuelle évolution, les lieux, les objets, l`histoire, la mémoire.

TdU. : Que vous apporte une exposition comme celle du Quai Branly ? Avez- vous des retours, des contacts à la suite d´une telle exposition dans un lieu si prestigieux ?

H.A. : C´est formidable de pouvoir prendre part à une telle expo dans un musée aussi prestigieux et c´est très important aussi pour ma biographie! Je suis orgueilleux et je remercie tous les gens qui ont travaillé sur l´expo, avec une pensée particulière à Christine Barthes, commissaire de “Patagonie”. J`ai reçu de très bons commentaires et j´ai pris des contacts avec d´autres photographes et de nombreuses galeries.

TdU. : Avez-vous des expositions en cours, des projets ?

H.A. : Oui, j´ai un travail en cours, un projet et une exposition à Montevideo en Uruguay pour mars 2013.

TdU. : Vous voyagez beaucoup pour votre travail ?

H.A. : J´habite à Córdoba et je vais beaucoup à Buenos Aires et je suis ravi d´aller en France au moins une fois par an.

Propos recueillis par Pétra Wauters

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