Barbara Cassin en visite à Buenos Aires

Barbara Cassin, philologue, helléniste et philosophe peut désormais ajouter à ses nombreuses vestes l’habit vert des immortels de l’académie française.

Reçue le 17 octobre sous la coupole de l’institut fondé en 1635 par Richelieu, la philosophe est la 9ème femme de l’histoire à arborer l’épée et le col de lauriers :. la première ayant été Marguerite Yourcenar en 1980. 

Lundi 5, elle a été reçue à l’ambassade par l’ambassadrice Claudia Scherer-Effosse, lors d’un déjeuner en son honneur.   

Barbara Cassin est de retour en Argentine, cette fois comme académicienne. Tout récemment nommée au fauteuil de Philippe Beaussant (36ème fauteuil) elle défend désormais la langue française aux côtés des autres académiciens, dont cinq femmes. Son choix d’épée a d’ailleurs fait réagir la chronique de part ses choix originaux. Cette dernière affiche un pommeau qui reproduit une figurine en argent rehaussée d’or, trouvée en Anatolie et sa garde est un écran high tech. La lame quant à elle est en cuir souple et percée de petits trous, où transparaît en lumière et en couleurs, grâce à des fibres optiques, la devise « Plus d’une langue », empruntée à Jacques Derrida, un des maîtres à penser de Barbara Cassin. «  Ce n’est pas une arme létale mais une représentation, comme une phrase » explique t-elle au micro de France inter qui l’interroge sur son épée de « Jedi » avant d’ajouter : « une langue ça n’appartient pas, j’ai choisi cette phrase de Derrida car il me semble effectivement qu’une langue est intrinsèquement polymorphe. Elle est parlée autre part qu’en France, différemment, etc. ». Barbara Cassin siège désormais à la “commission du dictionnaire” et travaillera sur la 9ème édition du dictionnaire de l’académie. Une nouvelle tâche que de « fixer la langue » pour celle qui est à l’origine du dictionnaire des intraduisibles. « Chaque concept n’est pas traduisible dans toutes les langues. Chaque langue relève et est liée à une vision du monde […] par exemple c’est une chose que d’apprendre la langue dans le pays dans lequel on va vivre quand on est migrant mais c’en est une autre que de ne pas avoir de reconnaissance de sa langue. Il faut reconnaître qu’il y ait d’autres langues, le français à l’école et sa langue maternelle à la maison. Il faut porter une réflexion sur la pluralité des langues, c’est bien »

Désormais, Barbara Cassin est partagée entre ses obligations d’académicienne, ses recherches au CNRS et ses divers engagements intellectuels et associatifs. Ce qui ne l’empêche pas de se rendre à Buenos Aires et en Amérique Latine, qu’elle affectionne.

Voir l’émission de Rfi : http://www.rfi.fr/emission/20191024-philosophe-barbara-cassin-recue-academie-francaise 

 

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