En cuarentena…

Nos lecteurs racontent comment ils ont vécu cette période exceptionnelle. Une série qui illustre les péripéties traversées par des Français piégés en Argentine après la déclaration du confinement due au Covid-19.

– Bonjour Charlotte, pouvez-vous vous présenter et nous raconter brièvement la raison pour laquelle vous étiez en Argentine au moment de l’annonce du confinement ?

Je m’appelle Charlotte. J’ai 22 ans. Je suis étudiante en bac+4 en école d’ingénieurs à Lille. J’ai toujours été attirée par la langue espagnole, la culture et la musique latine, et en particulier par l’Argentine. Je suis joueuse de rugby et j’admire l’équipe d’Argentine depuis mon enfance, depuis sa victoire face à la France en 2007. Je suis venue en Argentine grâce à un programme d’échange entre mon école et l’Université de Rosario (UNR). Je devais rester cinq mois pour suivre un semestre dans la faculté d’ingénierie de la UNR. Ce semestre était l’accomplissement d’un rêve, celui d’aller en Argentine et d’y découvrir la culture de ce pays en vivant avec des locaux.

– Vous avez vécu quelques semaines de confinement argentin, comment avez-vous occupé cette période ?

Je louais une chambre chez l’habitant. Le début de mon confinement s’est bien passé. Je croyais que cette situation n’allait durer que quelques jours. Mais finalement, le confinement se prolongeait encore et encore. Dans la maison, il y avait la propriétaire argentine, un locataire argentin et un locataire vénézuélien. Mes deux colocataires travaillaient, ils n’étaient pas disponibles la journée. Je suivais les cours de ma faculté par Internet, mais difficilement. Je ne connaissais pas mes camarades argentins, je me sentais seule alors que j’aime plutôt travailler en groupe. Je m’occupais beaucoup en regardant des séries en espagnol sur Netflix, faute de pouvoir pratiquer la langue avec des personnes en face de moi.

– Pourquoi avez-vous finalement décidé de rentrer en France, et comment s’est déroulé ce retour ?

J’ai décidé de rentrer en France en voyant les chances de faire ce pour quoi j’étais venue en Argentine devenir quasiment nulles. Je voulais aller à l’université pour rencontrer mes camarades ainsi que voyager pour découvrir les paysages diversifiés de ce pays. De plus, la propriétaire de la maison où je logeais était vraiment stressée par la pandémie et ses réactions devenaient difficiles à vivre au quotidien. J’ai donc fermement pris ma décision. La première étape était de rejoindre la capitale, opération compliquée car l’ambassade délivre une autorisation de circulation si l’on a un trajet organisé et les compagnies de taxi organisent un trajet si l’on a une autorisation… Le serpent qui se mord la queue. Désespérée, j’ai alors demandé à mes amis argentins s’ils avaient des contacts pour débloquer la situation. J’ai réussi à avoir un billet dans l’avion partant le 3 mai pour Paris. Le vol s’est bien passé, les passagers n’étaient pas stressés, tous étaient contents de rentrer enfin en France, moi la première !

– Quels sont vos projets pour la suite ?

Je vais terminer mes études en France. J’aimerais vraiment revenir rapidement en Argentine, au minimum pour visiter les endroits dont j’ai beaucoup entendu parler sur place, comme les chutes d’Iguazú, le Perito Moreno. De plus, j’aimerais pouvoir voir de nouveau les gens que j’ai rencontrés en Argentine avant le confinement.

Propos recueillis par Perrine Bontemps

Crédit photo : Charlotte

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