Le nouveau Conseiller culturel et directeur de l’Institut Français d’Argentine : Lionel Paradisi-Coulouma

Le nouveau conseiller culturel, Lionel Paradisi-Coulouma, a chaleureusement reçu l’équipe du Trait-d’Union dans les bureaux du Service de coopération et d’action culturelle (COCAC), rue Basavilbaso. Et c’est avec un enthousiasme non dissimulé qu’il a répondu aux questions de Trait-d’Union.

Cet accueil contrastait avec l’ambiance plutôt froide du COCAC pour cause de Covid-19 : des locaux pratiquement vides de public et où seuls viennent, en alternance, travailler les employés. A l’entrée, au contrôle de sécurité devenu maintenant une routine, il faut dorénavant passer le test de température afin d’obtenir son sésame. Bien sûr, tout le monde arrive masqué, prêt à dégainer le flacon de gel anti-covid.

Le nouveau Conseiller culturel a un parcours jalonné d’expatriations, entrecoupées, comme pour tous les fonctionnaires du Quai d’Orsay, de fréquents retours au ministère. C’est au Venezuela, en 2009, que M. Paradisi-Coulouma entreprit sa première expatriation en tant que conseiller culturel. Une riche expérience de trois années pendant laquelle, à l’occasion de la célébration du bicentenaire de l’indépendance de la République bolivarienne, il réussit à mener à bien la présentation de Bolivar, un opéra écrit en 1943 par le compositeur français Darius Milhaud (livret de Jules Supervielle et décors de Fernand Léger). Une seconde expatriation le conduisit en Irlande en plein Brexit. Ses fonctions de premier conseiller d’ambassade lui firent prendre une part active dans les nombreuses mises au point provoquées par le référendum britannique.

Le voici donc depuis août à Buenos Aires.

En raison des circonstances sanitaires actuelles, c’est à travers le numérique que le Conseiller culturel doit étrenner ses nouvelles fonctions : prendre connaissances des dossiers établir les nombreux contacts, programmer les projets. …la liste est longue. Lionel Paradisi-Coulouma rappelle que l’une des caractéristiques essentielles des services culturels est de faciliter la mobilité internationale et la mise en contact de différents interlocuteurs.

Le Conseiller culturel insiste sur l’étroite coopération entre l’Institut et le formidable réseau des Alliances françaises. Une véritable opportunité selon lui de faire rayonner notre pays dans les coins les plus reculés de l’Argentine et de porter à la connaissance des nombreux élèves de l’Alliance les divers parcours universitaires français qui, s’ils le désirent, sont à leur disposition.

En raison de la situation actuelle, il est évidemment difficile pour le Conseiller culturel de présenter avec certitude le programme culturel qui sera mis sur pied lorsque les circonstances le permettront. Néanmoins, « la Nuit des idées », activité phare de ces dernières années, est avancée comme projet sûr. On en connaît déjà la date, le 28 janvier 2021 (1) et le thème, « Proches ». Vaste sujet s’il en est…

Le « Café des sciences » est prévu pour fin novembre ou début décembre sur le thème de l’éclipse solaire laquelle, rappelons-le, aura lieu le 14 décembre et sera visible en Argentine.

C’est avec enthousiasme que Lionel Paradisi-Coulouma décrit ensuite l’ambitieux programme « Saisons culturelles croisées ». Ces échanges *, qui existent depuis 1985, sont le fruit d’une concertation entre la France et un pays voire même un continent : actuellement se déroule « L’Afrique en France », viendront ensuite les saisons croisées France-Japon, puis France-Portugal et enfin France-Argentine. Malheureusement, la crise du covid a provoqué un inévitable décalage des dates. Prévu initialement de fin 2022 à mi 2023, l’échange franco-argentin ne débutera probablement pas avant fin 2023 (2).

Le Conseiller culturel indique qu’une relation avec Tristan Bauer, Ministre de la culture argentin, s’est déjà engagée sous les meilleurs auspices. Deux importants projets sont actuellement à l’étude côté argentin. Il s’agit de la préparation d’une année « Piazzolla » en 2021, et de démarches en cours pour inscrire l’ESMA au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO ; projet qui recevra, confie le conseiller, l’entière approbation et l’appui inconditionnel de la France.

Symbolisant les rapports étroits entre la France et l’Allemagne, Lionel Paradisi-Coulouma annonce l’ouverture à Córdoba d’un centre franco-allemand réunissant sous le même toit les instituts culturels des deux pays (Alliance Francaise (3) côté français et Goethe côté allemand).

La nuit de la philosophie, autre évènement culturel majeur organisé par l’Institut, pourrait avoir lieu cette année de façon virtuelle autour du thème des livres.

Lionel Paradisi-Coulouma déplore le fait que les activités culturelles ne puissent plus actuellement se dérouler en « présentiel », pour utiliser un mot à la mode, car rien ne remplace le contact physique entre le public et les intervenants. De plus, tout évènement est également influencé par l’empreinte du lieu dans lequel il se déroule. La « nuit des idées » en Argentine serait-elle ce qu’elle est sans le vieil hôtel d’Ostende ? Toutefois, il note avec satisfaction que les rencontres virtuelles ont eu pour effet de provoquer une hausse d’affluence puisque, comme un déplacement n’est plus nécessaire, il suffit de se connecter depuis chez soi pour être présent.

Avant de mettre fin à l’entretien, happé par un calendrier serré, le Conseiller culturel a tenu à parler de l’ambitieux projet « Barrio 31 : amor por el barrio», dans lequel l’entreprise française Veolia s’est également engagée financièrement : il s’agit, d’un programme d’inclusion sociale décliné autour de diverses activités culturelles ; on citera un atelier photos conduit par Reza Deghati,  photojournaliste français d’origine iranienne.

* Voir sur le site de l’IFA : https://www.pro.institutfrancais.com/fr/offre/presentation-des-saisons-et-annees-croisees

Propos recueillis par Jérôme Guillot et Marie-Françoise Mounier-Arana

NB –Le texte de l’édition antérieure comportait trois errata qui ont été corrigés [( 1) -et non 2021, (2) et non juillet et (3) et non IFA].

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