Festival de cinéma latino-américain de Toulouse

“Les jambes de vingt ans sont faites pour aller au bout du monde”

cinelatino2C’est une des citations qu’on trouve sur un site Internet, à la rubrique “Avoir 20 ans“. Voilà vingt ans que les Rencontres du cinéma d’Amérique latine, qui se tenaient à Toulouse du 28 mars au 6 avril, ramènent du sous-continent américain les films de réalisateurs qui ne manquent pas de talents mais qui peinent à trouver en Europe des circuits de distribution.

Pour les Rencontres, nées en 1989 d’un collectif d’associations, le cinéma était alors simplement le vecteur qui devait permettre de mieux faire connaître le réel et l’imaginaire de l’Amérique latine. Puis, ce cinéma lui-même étant mal en point, c’est lui qui est devenu l’objet principal des Rencontres qui soutiennent la production et constituent un gage de visibilité en Europe, mais aussi en Amérique latine.

Ce festival s’est peu à peu professionnalisé avec la mise en place des Compétitions (court et long métrage, fiction et documentaire), laissant toutefois la place belle à la compétition Découverte qui récompense un premier film.

En 2002 a été créée la section Ciné en contrucción qui ne s’adresse qu’aux professionnels et dont la récompense permet de financer des films qui restent à terminer. Cette section, développée en partenariat avec les festivals de San Sebastian et Guadalajara, a permis que soient diffusés à Cannes des films comme “El baño del Papa” de Enrique Fernandez et César Charlone (Uruguay-Brésil), “El asaltante” de Pablo Fendrik (Argentine), “Una novia errante” d’Ana Katz (Argentine-Espagne), “Párpados azules” d’Ernesto Contreras (Mexique). Et bien d’autres encore qui ont ainsi pu trouver le chemin des circuits de distribution.

Traditionnellement, le Chili, l’Argentine et le Brésil, qui ont des systèmes de soutien à la création plus anciens, ont une production cinématographique abondante. Mais d’autres pays, jusque là moins engagés dans le cinéma, commencent à être présents, comme le Costa-Rica ou le Panama. Les Rencontres sont chaque année l’occasion de découvrir un cinéma jeune, dynamique, talentueux, et qui offre un regard différent dans le domaine de la fiction, comme dans celui du documentaire.

Vingt ans obligent, le festival consacrait cette année une section particulière aux jeunes acteurs du cinéma sud-américain: la Chilienne Manuela Martelli, le Mexicain Alan Chávez et les jeunes Argentins Manuel Pérez Biscayart et Inés Efron. Une façon d’affirmer que l’avenir appartient aux Rencontres et au cinéma latino-américain.

Silvia Cauquil

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