Sur la route ! 5 incontournables pour jeune baroudeur… en Uruguay

« Les voyages forment la jeunesse ! ». C’est ce proverbe dans la tête et le routard dans le sac à dos, que j’abordais mes nouvelles aventures de l’autre côté du Río, en Uruguay.

L’Uruguay n’évoquait pas grand chose à mon esprit, si ce n’est le nom de quelques footballeurs et la figure singulière de Pepe Mujica (président du pays de 2010 à 2015). Pourtant, les porteños ne tarissent pas d’éloges sur leur petit voisin, reconnu à la fois pour la beauté de ses plages de sable fin et pour sa bonne santé économique (reposant sur l’industrie, le soja et les bovins). Entre yachts, polo et surf, l’Uruguay vit au rythme de ses -nombreuses- pauses maté et de ses couchers de soleil. Un subtil mélange qui oscille entre la clinquante Punta del Este, les tangos de Montevideo, l’esprit gaucho des terres et les effluves hippies de la côte Est. Petit Top 5 des lieux à ne pas manquer selon une étudiante française ayant vécu “ una pura vida” sur la côte uruguayenne. 

1 .- Colonia del Sacramento

Cette petite ville portugaise, classée au patrimoine mondial de l’Unesco est à seulement 1h15 de bateau de Buenos Aires. L’ancienne colonie portugaise, située à l’embouchure du Rio et fondée en 1680, a conservé un charme désuet, des petites rues sinueuses en pierres, un joli phare blanc et des fortifications. Colonia compte aussi de belles boutiques d’artisanat, des petits restaurants aux patios ombragés, des places arborées, de vieilles demeures et de beaux points de vue sur le Rio de la Plata. On y appréciera la fraîcheur de cette ville fleurie et les voitures anciennes qui la parcourent. L’influence de l’Argentine est très présente, Colonia fut d’ailleurs un temps sous juridiction albiceleste et sa proximité avec Buenos Aires est telle que tout se paie en pesos…argentins. Cette double origine demeure sensible dans l’héritage architectural de la ville : le contraste entre les rues orthogonales espagnoles et le caractère chaotique du centre historique portugais est saisissant. Attention toutefois, les prix sont quant à eux, bien à l’uruguayenne (chers).

2.- Montevideo

Montevideo abrite près de la moitié de la population du pays ! Majoritairement composée de descendants d’immigrants européens arrivés dans les années 1850-1930, Montevideo compte quelques surprises architecturales art-déco à quelques pas de la mer. La période des gouvernements militaires est encore tangible, en témoigne les monuments commémoratifs très martiaux que compte le centre-ville. Le pays cherche néanmoins à tourner la page en prenant une image plus ouverte et libérale. C’est aussi la ville du tango et de la milonga. Selon les montévidéens, le grand Carlos Gardel en serait originaire. En vérité, Carlos Gardel semble plutôt être né à Toulouse et se serait fait faire de faux papiers uruguayens pour échapper au service militaire français (mais évitez d’aborder le sujet avec les Uruguayens). Ecoutez dans les parades de carnaval les candombes, musique typique d’Uruguay d’ascendance bantoue. Le candombe est devenu un des symboles du pays malgré le faible pourcentage de population afro-américaine. Ville très administrative et parmi les 30 plus sûres du monde, cette dernière peut parfois sembler sans relief et très calme. N’hésitez néanmoins pas à parcourir au hasard les rues du centre pour découvrir des petites librairies, des cafés, des patios très agréables.

3.- Punta del Este

Arrière cour du Buenos Aires doré, en mal de plages de sable fin, Punta Del Este est la “Miami d’Amérique du Sud”. On y mange bien, on y vit bien, on y festoie bien, mais tout y est très cher. Là se joue peut être l’un des plus grands concours informel d’architecture du monde. Financées par de riches propriétaires, les immenses villas rivalisent de luxe et de beauté, avec même quelques folies pour se démarquer à l’image de l’hôtel Casapueblo, construit par l’artiste Carlos Páez Vilaró. Un véritable palais d’un blanc immaculé s’élevant sur une corniche et donnant sur les plages de sable fin. Autre curiosité touristique : “la main” aussi appelée “los dedos” de l’artiste chilien Mario Irarrázabal (1981). Cette dernière, s’élevant du sable, est devenu un point touristique incontournable de la Playa Brava : un jeu de main alertant les baigneurs sur la menace d’une noyade face à la force des vagues. Plus au large, se détachent également la belle isla Gorriti et la réserve naturelle de l’Isla de los Lobos. C’est agréable et “hype” mais à éviter si l’on a un budget d’étudiant.

4.- Cabo Polonio

A Cabo Polonio, le temps s’est arrêté. Pas de voiture, pas de route, quelques panneaux solaires et un phare peuplé d’otaries. Ce petit village de pêcheurs, entouré de hautes dunes de sable, est devenu le port d’attache de voyageurs de tout bord. Pêcheurs, hippies et artisans s’y côtoient dans une ambiance de village préservée. Son ouverture au tourisme est perceptible, à raison de la montée en gamme des restaurants et des logements, mais la bourgade a su conserver son esprit nature et même franchement aventurier. En plein coeur d’une réserve écologique, on accède à Cabo Polonio par des chemins de sable via un camion 4×4. Loups de mer, chevaux et autres animaux peuplent ce paysage lunaire, entre herbe verdoyante ondulant sous la brise et plages de sable fin à perte de vue. Une très belle halte qui a certes perdu de son authenticité mais conserve son esprit. Les surfeurs garderont leur planche à portée de main pour profiter des très belles déferlantes de la plage sauvage.

5.- Punta del Diablo

Au coeur des dunes, sur une formation rocheuse, la “pointe du diable” est le paradis des surfeurs. Pauses maté, couchers de soleil et caipirinhas rythment les journées. L’esprit est brésilien, le dépaysement assuré. Ici on prend en compte le touriste mais on ne se presse pas pour autant. Si c’est l’heure d’aller surfer, vous ne trouverez pas grand chose d’ouvert. Pas de wifi non plus. Faites un break. Les petites bicoques de métal de Punta del Diablo, construites à même la roche ou dans les dunes, lui donnent une apparence de paradis perdu, de village loin des préoccupations du monde mais heureux d’exister. Ce côté “bric et broc”, presque anarchique, en fait une halte très appréciée des photographes, des voyageurs et aventuriers, des vans de surfeurs et des étudiants en vacances. Très peu fréquentée en décembre, la plage est magnifique, l’eau claire et chaude, mais attention aux précipitations. 

Voici 5 idées pour guider vos prochaines aventures, testées et approuvées par une étudiante française ayant fait route à travers les plages uruguayennes. Bon voyage !

Louise Le Borgne

Crédit photos : Louise Le Borgne

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