Sous la griffe d’une parisienne
|Bitcheries parisiennes : Fashion Week
Ah ! Paris.
Ah ! le Marais.
Pendant la fashion week… C’est tout un monde. Et j‘y étais.
Le Marais, plus beau et plus déjanté que jamais :
La Mecque sacrée de l’expérimentation stylistique.
On y croise les innovateurs, les créateurs et les fossoyeurs de la mode, du sublime au très laid, jusqu’au pathétique !
On y croise ceux qui transforment chaque trottoir en défilé de fin du monde, avec une audace et une hardiesse frôlant le crime ou le suicide.
On y croise des mecs à talon de 30 cm plus haut que leur Q I, en jupe noire mode Auteuil-Passy, jabot blanc en tulle, petit collier de perles avec plongé profond sur des torses transpirants et velus comme un dimanche de troisième mi-temps dans un vestiaire de rugby.
On y croise des filles transparentes, maigres comme mes lacets de chaussure, toutes de noir vêtues, souffrant de poses tragiques sous un soleil africain, qui se serait paumé en plein Paris.
On y croise une nouvelle tendance masculine news-urban-chic.
Devant moi, une douzaine de mecs avec des pantalons larges comme pour y garer ma Range Rover, pantalon forme zouave, montgolfière prête à s’envoler… mais qui, au lieu de remonter jusqu’à la ceinture, restent figés net sous les genoux. Mais vouiiiii. Sous les genoux.
Style j’ai pas eu le temps d’arriver aux cabinets, j‘ai fait sur moi. Alors je tiens d’une main mes couilles et mon string et de l’autre je dis bonjour !
C’est LA posture des ultra modeux !
Donc, de dos comme de face, leur démarche ressemble à des pingouins tétraplégiques, entreprenant une course de marathon.
C’est un style …et s’il y a un message il doit être scato.
On y croise le monde entier et de toutes tes couleurs. Mon Marais chéri.
Les terrasses sont pleines de jeunes gens sublimes, beaux comme dans les films de pub, frôlant l’indifférence et la perfection.
Là, on y sirote les derniers Dry tonic-cocktails hors de prix, en oubliant que la planète crame, que le chaos nous fragmente, que nos angoisses s’accroissent pendant que notre avenir se rétrécit.
On s’en fout. Parce que c‘est hype, parce que c’est glam, parce que c’est branché, parce que c‘est trendy.
On y croise des filles à moustaches et des individus non genrés et des éphèbes nacrés, ici toutes les beautés et bizarreries de la planète.
Tous ici réunis
Pour La Famous Fashion Week.
Mégalomane. Schizophrène. Folle.
Et si joyeuse à côtoyer.
On rit, on s’agace, on hallucine.
Et au fond on adore.
Ici même le ridicule a du panache.
C’est ça Paris,
C’est ça la mode.
Et c’est pour ça qu’on y revient.
Pour cette capitale enchanteresse qui a toujours un stiletto d’avance sur le reste du monde.
A bientôt !
@locuradealex