Méditerranée chaude et terres asséchées : un automne à haut risque d’inondations dans le Pyrénées-Orientales
|Au cours des dix dernières années, 150 personnes ont perdu la vie dans les départements méditerranéens où les pluies intenses tuent plus que les incendies.
23 septembre 2025 (Le Parisien) : Les autorités rappellent les consignes de sécurité vitales. Avec l’automne qui s’installe revient le risque de voir des épisodes méditerranéens se produire dans les Pyrénées-Orientales comme dans tous les départements bordant la Méditerranée. Les chiffres sont éloquents. Au cours des dix dernières années, 150 personnes ont perdu la vie dans les départements méditerranéens où les pluies intenses tuent plus que les incendies. Et il s’est produit deux fois plus d’événements de ce type au cours de cette décennie qu’au cours de la précédente.
Trois types de comportements à proscrire
Pour « lancer la saison », la préfecture de la zone de défense et de sécurité sud a tenu à rappeler, vendredi 19 septembre, les consignes à appliquer pour se mettre en sécurité. « L’appréhension du risque c’est une question de mémoire », a relevé le préfet Georges-François Leclerc avant de lister les épisodes marquant de l’histoire, depuis le grand Aïguat de 1940 dans les Pyrénées-Orientales et en Catalogne en passant par Nîmes (Gard) en 1977, Vaison-la-Romaine (Vaucluse) en 1992, l’Aude en 1999 et 2018 ou encore La Vésubie (Alpes-Maritimes) fin septembre 2020…
Mais l’événement qui fait date est plus récent, c’est celui de la catastrophe de Valence en octobre 2024 avec 230 personnes tuées par la conjonction d’épisode méditerranéen et d’une goutte froide. Un épisode « qui peut se produire dans les mêmes proportions sur nos territoires », a insisté Cédric Bouillet, directeur de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique.
Venant aux mesures à prendre, il a également précisé qu’au cours des trente dernières années, 98 % des décès enregistrés lors de ces épisodes étaient liés à trois types de comportements : prendre sa voiture, marcher le long d’un cours d’eau en crue et descendre au parking ou à la cave où « 20 cm d’eau peuvent bloquer une porte ».
Kit de survie
Portées par une campagne de communication et une journée spéciale, les consignes sont relativement simples : reporter tous ses déplacements, même pour aller chercher ses enfants, se réfugier en hauteur, préparer un kit de survie avec de l’alimentation, une radio, des couvertures, rester à l’écoute des messages des autorités… Voire anticiper en évaluant l’exposition de son logement aux flots.
Mais aussi, ne pas prendre à la légère les prévisions et vigilances de Météo France, une alerte orange portant potentiellement ce risque. Et ce, même si la puissance des modèles météo permet aujourd’hui plus de précision et que le dispositif Alert-FR peut être activé sur des zones concernées par un danger immédiat, a indiqué Julien Marion, directeur de la sécurité civile au ministère de l’Intérieur, avant de conclure que cet automne était particulièrement à risque « avec une Méditerranée très chaude, et des terres éprouvées par une sécheresse intense, favorisant le ruissellement »…
Yann Kerveno
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