Dakar 2017 : La plus perchée des éditions sud-américaines

Le 2 janvier prochain, la 39ème Edition du Dakar s’offrira une entrée en piste inédite au départ d’Asunción, la capitale du Paraguay. Depuis son arrivée en Amérique Latine en 2009 c’est la première fois que le rallye raid passe par le Paraguay. Deux autres pays sont dans la boucle, la Bolivie et l’Argentine

dakar201712 jours de courses, 9000km de routes, de pistes et de dunes. Une semaine à 4000 mètres d’altitude, des amplitudes thermiques de 40°, des qualités de navigation “pointues” qui feront davantage appel au sens de l’orientation des concurrents et moins à leur GPS ! Tout a été conçu pour faire de ce Dakar 2017 ” le plus difficile de l’histoire Sud Américaine du rallye”, selon les termes des organisateurs.

Après le départ d’Asunción, direction la province Argentine du Chaco, mais c’est lors de l’étape qui conduira les pilotes de San Miguel de Tucumán à San Salvador de Jujuy que le Dakar atteindra son altitude de croisière – plus de 3500 mètres – avec au menu un programme de franchissement de dunes particulièrement éprouvant.

Une 39ème édition “fenomenal”

Au total le rallye restera six jours dans l’altiplano, une première qui devrait laisser hommes et machines à bout de souffle et constituera selon les spécialistes de ce genre d’épreuves ” le rôle de juge de paix”. C’est en effet la première fois que le parcours enchaîne des étapes aussi “perchées”, avec cerise sur le gâteau, la première journée de repos programmée à La Paz, la capitale la plus élevée du monde.

La boucle bolivienne s’achèvera dans “le Salar Uyuni”, le plus vaste désert de sel du monde. Et si certains dénoncent les dégâts causés par le passage des véhicules dans un écosystème aussi fragile, le gouvernement bolivien a choisi d’ouvrir largement les bras à l’épreuve en permettant la traversée du site par l’ensemble des véhicules (NDLR : en 2014 seules les motos étaient passées).

15% de français

Sur 491 concurrents engagés cette année, les français – au nombre de 73 – sont les plus représentés. Ils représentent 15% des effectifs sur un total de 59 nationalités. Les équipages argentins ne sont pas en reste avec 55 engagés et la délégation Argentine est la 3ème sur le bivouac.
Grand favori de l’épreuve, le team Peugeot qui aligne 4 équipages emmenés entre autres par Sébastien Loeb, Stéphane Peterhansel, ou Carlos Sainz. Deux ans après son retour gagnant sur le rallye-raid, le constructeur français est le candidat à battre.

Parmi les petits nouveaux, à noter la participation de Philippe Croizon, l’incroyable athlète français amputé des quatre membres qui se lance un nouveau défi au volant d’un buggy spécialement aménagé. Au final des équipages tricolores seront présents dans toutes les catégories, autos, motos, camions.

L’Automobile Club Argentin (ACA), à l’honneur

Autre événement de ce 39ème Dakar, l’arrivée dans la capitale Argentine, samedi 14 janvier, se fera en face du siège social du mythique Automobile Club Argentin (ACA) (NDLR: c’est la 5ème fois que Buenos Aires accueillera l’étape finale).
Pour l’occasion, l’avenue del Libertador sera bouclée et fera office de paddock géant où aura lieu la cérémonie du podium. Pour le gouvernement porteño, cette nouvelle arrivée à Buenos Aires est en train de devenir un must et le fait que les podiums aient lieu au pied du siège de l’ACA constitue un événement “très spécial”.

Polémique … mais pas trop !

L’édition 2016 avait connu son lot de polémiques en Argentine avec notamment une grève des gardes forestiers qui s’étaient opposés au passage des véhicules à travers les 28km du parc des Cardones, avec pour conséquence un retard au départ de l’étape de Salta.

Pour ce Dakar 2017, les autorités argentines, via le ministère du Tourisme ont assuré que pour cette 9ème Edition en terre Argentine, des innovations avaient été apportées pour préserver l’environnement. Comme par exemple l’exclusion des parcs nationaux du tracé de la compétition, ” chaque année nous progressons dans la préservation de l’environnement parce que nous voulons que les choses se passent bien pour tout le monde” a assuré le représentant du ministère lors de la présentation de la compétition à la presse.

Salta, une étape “diplomatique”

Le nouvel ambassadeur de France en Argentine, Pierre-Henri Guignard a choisi l’étape de Salta pour se rendre sur le parcours du Dakar. Il y sera du 9 au 11 janvier, couplant le déplacement sportif à une visite de la province.
Lors de l’interview qu’il avait accordée au Trait-d’Union en novembre dernier, il avait longuement évoqué le Dakar, notamment pour en souligner l’originalité, “c’est un événement assez unique qui reflète bien l’esprit des pionniers français. Mais c’est aussi une épreuve sportive qui met en lumière les savoir-faire français dans le domaine de l’organisation de grands événements et dans celui des sports mécaniques et de l’automobile.”

En tant qu’ancien secrétaire général de la COP 21, Pierre-Henri Guignard est particulièrement sensible aux questions environnementales, (NDRL: Il avait mis un point d’honneur à ce que l’empreinte carbone de la COP soit totalement compensée “et elle l’a été à 120%” à travers notamment le financement de projets en Argentine et en Afrique).
Il considère que les conséquences environnementales du Dakar constituent un vrai sujet, « ce qui me gène un peu évidemment c’est l’empreinte carbone de la compétition qui est assez lourde, mais j’ai été rassuré en partie par les organisateurs qui m’ont démontré techniquement – et je sais ce que cela signifie – que l’empreinte carbone du Dakar était compensée à 100% par l’achat de crédits carbone. »
Comprenant toutefois que l’on puisse s’interroger sur l’opportunité de traverser des déserts, Pierre-Henri Guignard a souligné que les régions traversées étaient très demandeuses et précisé que les autorités argentines souhaitaient que le Dakar perdure et reste en Argentine.

Graziella Riou

Photo copyright @dakar

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