« El Corsario » : une soirée remarquable au Colón

À partir d’une histoire rocambolesque et romantique, suivant les critères du 19ème siècle, « Le Corsaire », nous permet d’apprécier toute la virtuosité, la technique extraordinaire d’étoiles internationales, mais également de grandes ballerines et danseurs étoiles du Colón.

Nous avons admiré mardi soir, Macarena Giménez dans le rôle de Medora la belle esclave, Juan Pablo Ledo dans le rôle de Conrad le pirate amoureux, Maximiliano Iglesias dans le rôle de l’exclave, Alejo Cano Maldonado dans le rôle de Lankendem, le marchand d’esclaves, et Ayelén Sánchez dans celui de l’esclave Gulnara amie de Medora, sans oublier les petits rats dans le tableau idyllique et charmeur du « jardin animé », rêve du Pacha dans la troisième partie.

Ce ballet basé sur le long poème de Lord Byron – sans doute lui-même inspiré par un de nos gentilhomme-pirates français Jean Laffite, le mauvais garçon beau, attirant et bien sûr sexy -, a tout d’abord été adapté par Marius Petipa à la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui sur une chorégraphie d’Anne-Marie Holmes, l’icône argentin Julio Bocca et Lorena Fernandez nous présentent ce spectacle remarquable de légèreté, passion, et beauté. Bien sûr, l’histoire est un peu difficile à suivre, mais qu’importe, les explosions d’émotions, les coups de foudre, les trahisons, le rêve pur du « Pacha » d’un « jardin animé » tout en rose et blanc scintillant, l’exotisme du marché d’esclaves et du palais du Pacha, la fuite des amants sur le bateau du corsaire, la violente tempête en mer, le bateau englouti par les vagues – très bien rendu -, et finalement la victoire de l’amour : les amants seuls au monde sur une petite île déserte…..tels sont les éléments qui font de ce ballet un chef d’oeuvre de romantisme….échevelé.

L’adaptation de Julio Bocca est impeccable, donnant égales possibilités aux danseurs étoiles, hommes et femmes de démontrer leur technique incroyable, leur présence et leur expressivité. Le courant passe, même si toutes ces émotions paraissent un peu rapides et extrêmes….La variété des tableaux qui se succèdent, la virtuosité des danseurs, des étoiles aux petits rats, l’exotisme de l’histoire tout cela fait du ballet « Le Corsaire» un spectacle à ne pas manquer.
Un grand bravo pour Paloma Herrera la nouvelle Directrice du corps de ballet du Colón. C’est un succès !

Bianca Mac Master

Foto de Arnaldo Colombaroli/Teatro Colón

Partager sur