Installation mésologique par Didier Rousseau-Navarre

Notre civilisation tente de repousser l’évidence : nous sommes liés à notre milieu. Nous détruisons la nature environnante en voulant créer notre propre réalité. Pourtant nous respirons le même air que les animaux, les plantes, les arbres qui nous entourent, et le CO2 que nous rejetons est utilisé par la photosynthèse du monde végétal.

Les arbres étaient vénérés dans les anciennes civilisations, et certaines philosophies considèrent encore aujourd’hui qu’ils ont une âme (animiste). De récentes études scientifiques ont prouvé qu’ils communiquent entre eux pour se préserver d’une attaque physique ou chimique.

Le matériau du sculpteur Didier Rousseau-Navarre est l’arbre. A partir d’un arbre terrassé ou de ses branches détachées, l’artiste reproduit les graines de celui-ci agrandies à la taille du bois dont il dispose. La graine est la représentation de l’identité du sujet arbre. A partir de celle-ci il se développe dans son milieu bien précis. Sur la sculpture, le code de géo-localisation ainsi que le nom du lieu sont gravés, afin de témoigner de l’endroit où cet arbre a poussé. Le lieu et la date portent témoignage de son existence ainsi que de la nôtre.
Au pied de chaque sculpture, Didier Rousseau-Navarre dispose les objets accumulés dans le sous-sol en contact avec les racines pour porter témoignage de la présence et de l’activité humaine dans les siècles passés autour de cet arbre.

L’artiste est un sculpteur et un philosophe, et également un paysagiste et botaniste bien connu en France : c’est lui qui a créé le Jardin botanique de Marnay-sur-Seine, dont il est le conservateur depuis sa création. Invité dans le cadre de la résidence artistique BROTA* depuis le 16 octobre, il vient de compléter son oeuvre qu’il présente mercredi 14 novembre.

Parmi les 7 sculptures en exposition, 6 ont été effectuées ici dans le “Jardìn Bótanico” avec les arbres : l’Isapui, la Yerba de Bugre, le Nangapiry, le Ceibo, le Cebil Colorado et le Tipa. La septième sculpture provient d’un arbre du parc du château de Versailles : le Calocèdre.
L’artiste espère que les visiteurs viendront en nombre apprécier la beauté et l’élégance de ses sculptures et débattre sur l’existence d’un lien naturel et historique entre l’homme et l’arbre.

Inauguration mercredi14 novembre à 18h, “Jardín Bótanico Carlos Thays”
Avenida Santa Fe 3951. Entrée libre

la résidence BROTA a été créée par l’artiste plastique argentine Patricia Miani. Après quatre ans passés en France, Patricia est de retour et lance cette résidence dans le but de multiplier les échanges artistiques entre les deux pays. 

Bianca McMaster

Crédit photos : Bianca McMaster

 

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