“Stupeur et tremblements” au lycée franco-argentin

Le lycée franco-argentin Jean Mermoz est indéniablement un coeur actif de la culture française à Buenos Aires, en est pour preuve la richesse des évènements qui s’y déroulent dernièrement.

Layla Metssitane, comédienne franco-marocaine, a eu l’occasion de s’y produire pour présenter “Stupeur et tremblements”, adaptation théâtrale du best-seller de l’auteure belge Amélie Nothomb. Mis en scène et interprété par la comédienne, le spectacle a été joué dans plus de 30 pays depuis 2011.

“Stupeur et tremblements” est à juste titre une pièce stupéfiante, doublée d’une interprétation poignante, Layla Metssitane captive et touche son public. Le théâtre est un moyen pour elle de s’exprimer, de se livrer mais aussi et surtout un outil pour véhiculer des messages forts. “Stupeur et tremblements” prend racine dans la société japonaise des années 90, plus précisément au sein de la compagnie Yumimoto où travaille une jeune européenne qui tente, tant bien que mal, de se plier aux exigences et standards nippons. Les thématiques abordées sont aussi sensibles que cruciales, le tout présenté sur un ton résolument désinvolte, parfois ironique, mais toujours juste. La pièce tourne autour des pressions sociales, de l’oppression des femmes, du surmenage dans le monde de l’entreprise, du harcèlement moral et même du viol. En somme, “Stupeur et tremblements” est une pièce qui questionne et fait réfléchir le spectateur sur les normes et les codes qui régulent la vie moderne.

A la fin de la représentation, les lycéens de Jean Mermoz ont eu l’occasion d’échanger avec la comédienne notamment au sujet de son parcours, de sa relation au théâtre et à la pièce. Au cours de cet entretien elle évoque ses expériences personnelles, notamment celles liées au monde de l’entreprise. Elle dit s’être énormément inspirée de son propre passé pour s’approprier la pièce et la mettre en scène à sa manière.

Layla Metssitane est une artiste et une comédienne indéniablement engagée, notamment dans la lutte pour le droit des femmes. Les lycéens semblent avoir été interpellés par la dimension activiste de la pièce, et en ont notamment profité pour interroger l’artiste sur son ressenti quant à la représentation de la femme mais aussi du viol qui est faite dans la pièce. La comédienne explique qu’un des plus grands défis de la pièce a été non seulement d’arriver à traduire la condition de la femme dans la société nipponne, mais aussi de faire en sorte que cela puisse parler aux femmes du monde entier. Effectivement, elle a fait le choix de porter un Niqab pour ouvrir et fermer la pièce, et pourtant elle explique qu’à travers ses tournées autour du monde, de nombreuses femmes s’y sont reconnues, sans pour autant être de confession musulmane. Pour Layla Metssitane, “Stupeur et tremblements” est une pièce à vocation universelle, qui ne se limite ni aux frontières, ni aux cultures, ni aux langues, selon ses mots « un spectacle, ça se doit de voyager ».

Elhia PASCAL-HELMANN

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