Elections législatives : echanges avec deux des 14 candidats

En raison des délais administratifs très limités et des 33 pays aux grandes diversités régionales composant la 2ème circonscription, un contact direct avec les nombreux candidats (14) aux élections législatives a été matériellement impossible.

Toutefois deux d’entre eux, Bertrand Dupont et Martin Biurrun, nous ont rejoints, l’un en personne au cours d’une tournée en Argentine, l’autre virtuellement par zoom. Les deux ont chacun, selon leur particularité, abordé les points spécifiques, relevant selon eux d’un rôle de député au plus près des Français de l’étranger.

Au cours d’une conversation, Bertrand Dupont s’est étendu, au-delà de son programme, sur quelques questions rarement évoquées mais néanmoins essentielles dans le vécu à l’étranger.

Bertrand Dupont vit depuis plus de 26 ans en Amérique latine (8 ans en Argentine et 18 au Brésil). Actuel conseiller des Français de l’étranger à San Pablo, il a d’emblée précisé : « je fais ce que je dis » ou encore souligné que ”l’Amérique latine n’est pas au cœur des préoccupations de la France” d’où l’importance d’une représentation active et motivée d’un semi-local. À l’occasion de sa campagne électorale, il parcourt depuis près de trois mois la 2ème circonscription pour en connaître les différentes caractéristiques. C’est sous l’étiquette LR qu’il se présente car, selon lui, on ne peut pas prétendre se présenter avec une quelconque chance de succès en tant qu’indépendant.

L’Amérique latine, loin d’être un bloc territorial homogène est composée de pays aux spécificités distinctes et souvent opposées : le député pour ces territoires doit donc être au fait de ces différences et pour se faire, pouvoir compter sur des relais actifs, responsables et fiables : les conseillers ! Le candidat met en exergue les différences existantes entre pays, souvent le fruit d’accords bilatéraux : comme sur les retraites ou les apostilles et nombre d’autres domaines. La présence administrative française peut différer également, selon la plus ou moindre importance des relations économiques avec la France : certains pays sont administrativement mieux et plus couverts, d’autres au contraire peu ou pas du tout (c’est par exemple le cas de la suppression du consulat français au Paraguay !).

S’il était élu, Bertrand Dupont s’attacherait à présenter d’entrée “deux mesures faciles à mettre en œuvre, sans aucun coût” :

  • Retraites :  “aucune suspension de retraite sans l’aval du consulat”, en cas de retard des certificats de vie.
  • Comptes bancaires : “obligation pour les banques d’envoyer des préavis avant de fermer péremptoirement un compte”.  Le problème bancaire est souvent un casse-tête insoluble pour les Français de l ’étranger ; les banques ne tenant pas toujours compte de l’origine des fonds comme, par exemple, tout simplement les retraites.

Revenant sur la représentation des Français de l’étranger, le candidat explique le manque de réponse de la part de la chambre des députés aux requêtes présentées par l’un ou l’autre des 11 députés, par le peu d’intérêt de se pencher sur les questions d’une minorité vivant à l’étranger souvent considérée comme favorisée et économiquement solvable. Selon lui, les sénateurs des Français de l’étranger ont souvent plus de succès lors de leurs interventions, d’ailleurs le Sénat est, en coulisse, considéré comme la “maison des Français de l’étranger”.

Autre candidat, autre profil, Martín Biurrun, est un local “100%”, binational franco- uruguayen, de famille française, né à Montevideo, c’est un ancien élève du Lycée Jules Supervielle. Il a travaillé dans les communications : corporative, affaires publiques, marketing, gestion de projets, et développement international : son parcours est solide et varié.

Actuellement Conseiller délégué à l’Assemblée des Français de l’étranger, groupe solidaire et indépendant (ASFE) et président du conseil consulaire d’Uruguay, sa double appartenance aux deux communautés semble un atout et une garantie de son engagement au service de ses compatriotes. Depuis dix ans, il œuvre au service des Français ce qui lui donne une bonne connaissance du terrain.

Une de ses mesures originales serait l’homologation des permis de conduire français en Amérique latine. Martin s’intéresse aussi particulièrement à l’emploi, il proposerait la création d’un pôle emploi ainsi qu’un programme de soutien pour les moyennes et petites entreprises et une révision des critères d’attribution d’aides aux associations.
Il a longtemps été président des anciens élèves de son lycée, raison pour laquelle l’éducation est une de ses priorités (bourses scolaires, révision à la hausse de l’enveloppe globale, création d’un réseau d’universités françaises).
Enfin, lui aussi, préconise une intervention auprès du système bancaire pour faciliter les relations des banques avec leurs clients à l’étranger.
En conclusion, Martin assure : “J’ai comme éthique de ne jamais promettre quoi que ce soit d’irréalisable”.

En conclusion, les deux interviewés ont tous deux regretté l’absence de mesures concrètes adoptées au cours du mandat de l’actuelle députée et concordent dans leur énonciation des grands défis des cinq années à venir : sante, éducation, écologie et reconstruction d’un lien et d’une confiance avec la population de la circonscription.

 

 

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