Sous la griffe d’une parisienne

Et puis Alex s’est transformée en gentil minou, ronronnant…

Cette semaine, j‘ai rangé mes griffes rétractiles pour pattes de velours.
La semaine fut belle.

Me revoilà dans un de mes endroits favoris, ce magnifique théâtre Colón, pour assister à la première de Turandot.

Quelle joie !

Assise VIP. Quelle chance !

Dehors, un froid pétrifiant.

A l’intérieur une atmosphère calorifère et bruissante chargée de cet électromagnétisme de ces Premières prêt à gonfler, galvaniser, enthousiasmer un public toujours plus avide de beauté et de qualité …

Parce qu’il s‘agit bien de cette quête me concernant et je ne serai pas déçue.

Des tableaux vivants somptueux aux couleurs chatoyantes, des décors grandioses, des costumes magnifiques et des chanteurs à voix qui ne déçoivent pas.

Toute l’œuvre de Puccini a toujours exprimé la triste condition humaine : ici il s’agit de

l‘histoire d’une  princesse belle, cruelle et chinoise qui exige de ses prétendants la réponse  à 3 questions, à défaut de quoi ils ne pourront prétendre qu’à la mort.

Au travers de cette machine formidablement bien huilée, avec, interprétant Turandot, une cantatrice puissante qui domine malgré un Calaf vigoureux et solide et un coryphée considérable et épatant, une perle se distingue par sa sensibilité, sa voix …et sa mort. Liu. Pleine de délicatesse, Liu, pleine d‘émotions que pour ma part j ‘ai préférée.

Et puis, comme j‘étais merveilleusement placée, j‘ai pu découvrir que le chef d ‘orchestre était … femme. Jeune. Ravissante. Ses mèches blondes s’envolant sous la passion ; ce fut pour moi un spectacle dans le spectacle…Elle est italienne et je pense qu‘elles ne sont pas si nombreuses dans le monde à mener de mains de maîtres, sous une baguette magique, des œuvres si puissantes. Bravo.

Et j ‘ai eu le plaisir de découvrir la comédie de Salomé Lelouch au théâtre Paseo de la Plaza. Avec Mercedes Moran.

J‘ai toujours adoré cette comédienne. Son talent, sa beauté, son engagement.

Et le duo qu’elle forme avec l‘élégant Imanol Arias, charme ibérique absolu, est juste parfait. Une alchimie qui régale, un naturel confondant, des dialogues percutants, un ton vif. Juste un bémol : une scénographie un peu froide, genrée High tech,tendance IKEA qui rafraîchit un peu le propos. J‘aurais aimé quelques aspérités.

Le pitch : en couple depuis de longues années, Elle et Lui maintiennent leur barque avec un certain savoir-faire de la Vie et de l‘Amour jusqu’à une variante pour un renouvellement dans leurs rapports ….  Une salle pleine, des applaudissements nourris, on en veut encore.

Et puis pour terminer, cette semaine encore, j‘ai découvert deux autres pièces …que j‘ai juste DE-TES-TÉES ; de ces pièces où j ‘ai envie de hurler pitié pour mes oreilles en sang, pour mes neurones en catharsis !

Cependant, animée d‘une bonté et d‘une bienveillance sans pareilles je vais seulement les passer sous silence, vu les difficultés actuelles du pays et du théâtre vivant.

Que vive la Culture, que perdurent les projets, que les salles soient pleines, que les acteurs jouent,

Et que les critiques sachent de temps en temps fermer leur gueule !

A bientôt !

@LOCURADEALEX

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