“Un acte d’amour pour la France” : Marine Tondelier annonce sa “candidature à l’élection présidentielle”

La patronne des Écologistes veut s’inscrire dans le cadre d’une future primaire de la gauche. Elle propose d’en débattre avec Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle invite…

23 octobre 2025 (Le Figaro) : La patronne des Écologistes veut s’inscrire dans le cadre d’une future primaire de la gauche. Elle propose d’en débattre avec Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle invite à participer à cet hypothétique scrutin. Marine Tondelier accélère. Dans un entretien au Nouvel Obs  ce mercredi, la secrétaire nationale des Écologistes fait part de sa «déclaration officielle de candidature à l’élection présidentielle». Elle la décrit comme «un acte d’amour pour la France, parce qu’on ne peut pas aimer son pays et accepter qu’il s’abîme ainsi». «Je ne me résous pas à voir la France se déliter, coincée entre le cynisme d’un pouvoir déconnecté et la colère d’un peuple désespéré», explique-t-elle.

La patronne des Verts, à la tête du parti depuis fin 2022, prend son risque alors qu’elle n’a jamais été jaugée à plus de 5% dans les sondages, et que son camp a chuté à 4,63% au dernier scrutin élyséen. «Rien ne sera simple, mais j’y mettrai tout ce que j’ai en moi», promet-elle, revendiquant ne pas partager «les codes d’un monde politique qui s’effondre». «Je suis une femme, jeune, écologiste. Je viens du bassin minier du Pas-de-Calais, alors je devrai sans doute me battre deux fois plus que d’autres : j’y suis prête», assure-t-elle, tout en ajoutant qu’elle ne fera pas «de la figuration».

Le capitalisme jugé «toxique»

Marine Tondelier considère que le «soutien populaire» aux propositions des écologistes est «massif»«Notre défi est de le transformer en soutien politique. Ne pas présenter une candidature à la présidentielle, c’est faire l’impasse sur ce défi», juge-t-elle. Si son projet reste à définir, l’élue d’opposition d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) promet «des investissements dans les services publics, en développant l’économie sociale et solidaire» pour faire «reculer» le capitalisme qu’elle considère «toxique» et «pas compatible avec les limites planétaires».

La dirigeante des Écologistes doit cependant franchir plusieurs étapes avant de garantir sa participation à la présidentielle. Elle doit d’abord «obtenir la confiance» des adhérents de son parti, puisqu’un vote – sans grand suspens – sera organisé début décembre en interne. Elle devrait ensuite participer à l’encore très hypothétique primaire de la gauche qui pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’année 2026 afin d’aboutir à une candidature commune. Les deux anciens Insoumis, François Ruffin et Clémentine Autain, ont déjà annoncé qu’ils étaient en lice.

«La condition de la victoire, c’est une candidature dans laquelle un maximum d’électeurs de gauche se retrouvent, et c’est pour cela que je considère la primaire comme la meilleure solution», explique-t-elle. Problème : les deux candidats de gauche les mieux placés dans les sondages (entre 12 et 16%), Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, refusent de s’y soumettre. «Ils vont passer la campagne à tenter de s’anéantir dans un bras de fer qui nous emmène vers une seule chose : l’absence de la gauche au second tour», déplore Marine Tondelier.

Pour les convaincre, l’écologiste «propose officiellement un débat sur le sujet» aux deux hommes. «Où ils veulent, quand ils veulent, dans le format qu’ils veulent. L’important est qu’il ait lieu», a-t-elle proposé.

Pierre Lepelletier

 

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