Macron promet que l’Etat “gagnera” la bataille contre le narcotrafic et vante son action depuis quatre ans
Emmanuel Macron estime que “l’Etat est au rendez-vous” dans la lutte contre le trafic de drogue dans la cité phocéenne, théâtre de nombreux homicides liés au trafic de drogue.
15 décembre 2025 (Nouvelobs) : Avant de s’y rendre mardi, il vante son plan «”Marseille en grand” lancé en 2021.
Le président de la République, Emmanuel Macron, promet dans des propos à « La Tribune Dimanche » que l’Etat « gagnera » la bataille contre le narcotrafic à Marseille, et vante l’action qu’y mène l’Etat depuis quatre ans – il cite notamment le plan « Marseille en grand ».
Ces propos interviennent avant un déplacement dans la cité phocéenne mardi, dans l’objectif de « réaffirmer l’engagement de l’Etat », alors que la deuxième ville de France, théâtre de nombreux homicides liés au trafic de drogue, a encore été ensanglantée il y a un mois par l’assassinat du frère du militant antidrogue Amine Kessaci.
• Macron estime que « l’Etat est au rendez-vous »
Le déplacement d’Emmanuel Macron a lieu pour « affirmer l’engagement de l’État », quatre ans après le lancement du grand plan d’investissement pour la deuxième ville de France, « Marseille en grand », doté de cinq milliards d’euros. Lancé en septembre 2021, le chef de l’Etat en est clairement satisfait : « Nul ne peut nier que les choses bougent et que l’Etat est au rendez-vous avec constance et sans tergiverser. »
« Réduction de l’habitat insalubre », « renforts de policiers ou de magistrats », démantèlement de points de deal, amélioration des transports, de la situation des écoles, accompagnement des entreprises sont « une réalité », assure-t-il. D’ailleurs, 62 % des crédits alloués par l’Etat ont été engagés, permettant de progresser sur la réhabilitation des écoles et l’amélioration des transports.
Reste que tout est loin d’être parfait. La Cour des comptes avait dressé en octobre 2024 un bilan au vitriol du plan « Marseille en grand », pointant un « défaut de cohérence » et un suivi « indigent ». Depuis, les choses se sont améliorées, mais la rénovation des logements, par exemple, accuse toujours du retard. « Aucun des projets en cours n’a encore abouti, ce qui contribue en partie à l’agacement et à l’incompréhension », souligne « La Tribune Dimanche ».
• Sur le narcotrafic, « il ne faut rien lâcher »
Mais le gros sujet est celui de la sécurité et du trafic de drogue. Le 13 novembre a eu lieu l’assassinat de Mehdi Kessaci, le petit frère d’Amine Kessaci, le militant écologiste engagé dans la lutte contre les trafics de drogue et ses violences. Cinq jours plus tard, un homme d’une quarantaine d’années est tué par balles en plein jour au nord de la ville. Une semaine plus tard, un homme de 18 ans est assassiné de plusieurs balles dans le dos. Un corps calciné est aussi découvert au pied d’immeubles : il s’agit d’un jeune de 15 ans au casier vierge, dont la disparition avait été signée par sa famille. Au total, dix-sept « narchomicide » ont eu lieu depuis le début de l’année à Marseille, selon le décompte de l’AFP.
« Je sais l’actualité tragique et je ne mésestime pas les passions à l’approche des échéances municipales, estime Emmanuel Macron. Mais dans ce combat de long terme, il ne faut pas céder à l’esprit de défaite. » Depuis la mort de Mehdi Kessaci, le président a réuni à deux reprises les responsables de la lutte contre les narcotrafics, leur demandant notamment « d’amplifier » leur action en adoptant la même approche que pour « le terrorisme ». Le 9 décembre, une opération d’« ampleur » a été lancée dans les quartiers Nord de Marseille avec 1 500 policiers déployés pour cibler en même temps 15 points de deal afin de « reprendre le terrain » aux narcotrafiquants, expliquait le nouveau préfet Jacques Witkowski.
« Je crois, à Marseille comme ailleurs, à cet amour des choses bien faites, au courage de l’engagement, à la lucidité qui permet de faire fort et de voir grand, ajoute le chef de l’Etat. Sur l’ensemble de ces sujets comme sur celui du narcotrafic, il ne nous faut rien lâcher. L’Etat gagnera cette nouvelle bataille »
• Macron attendu de pied ferme par les élus locaux
Si Emmanuel Macron se dit soucieux que l’Etat ne soit pas un « bouc émissaire » à l’approche des élections municipales, il est attendu de pied ferme par les élus locaux. « Je ne peux pas imaginer un président de la République venant ici [à Marseille] les mains dans les poches, et faire un tour et puis s’en va », a prévenu le maire Benoît Payan (divers gauche), le 10 décembre. Trois jours plus tard, l’édile en a rajouté une couche dans « La Provence », demandant « une parole forte sur le retour des services publics » :
« Que le Président dise à ses amis qui dirigent les institutions qu’au lieu de donner de l’argent à des communes pour construire des ronds-points ou faire de la neige carbonique pour les JO, qu’ils mettent de l’argent sur la table pour les associations culturelles, sportives, pour la petite enfance etc. C’est elles qui tiennent la République debout. »
Un message qui vise notamment le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, soutien actif des Jeux d’hiver 2030.
A l’autre bord politique, les attentes aussi sont là. « J’attends une réponse forte de la République et de l’État pour les Marseillais face à l’emprise du narcotrafic », a demandé Martine Vassal (divers droite), toujours dans « La Provence ». La présidente de la Métropole et du Département des Bouches-du-Rhône est investie par Renaissance pour l’élection municipale.
Par Service Actu (avec AFP)
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