Rugby : les Pumas entrent officiellement dans la cour des grands

RUGBY_CHAMPIONSHIP_57Ça y est, la sélection argentine de rugby a enfin reçu la consécration qu’elle méritait. Le 8 novembre 2011, les Pumas ont officiellement été intégrés au “tri-nations” qui devient ainsi le “four-nations” ou “Rugby Championship”.

Ce tournoi prestigieux, qui se déroule chaque année, regroupait jusqu’alors les trois cadors du rugby de l’hémisphère sud : la Nouvelle-Zélande, l’Australie, et l’Afrique du Sud, respectivement 1ère, 2e et 4e nations au classement mondial de l´IRB (International Rugby Board).

Un rêve qui trottait depuis quelques années dans la tête des joueurs et des dirigeants et qui, se réalisant, vient récompenser les efforts effectués par la Fédération UAR (Unión Argentina de Rugby). Peu après l’annonce officielle de l’intégration à la compétition, Manuel Galinda, vice-président de l´UAR se montrait très enthousiaste : “Pendant des années, l’Argentine a cherché à participer à un tournoi comme celui-ci. Disputer cette compétition nous rend fiers et va nous obliger à travailler davantage”.

Intégrée au classement IRB en 1987, l’Argentine n’a fait depuis que progresser pour aujourd’hui occuper le septième rang mondial avec 80,28 points. Une position qui la place devant des nations au passé rugbystique glorieux, telles que l’Écosse ou l’Irlande et sur les talons d’autres grosses écuries comme l’Angleterre ou le Pays de Galles. Une montée en puissance progressive, due en grande partie à l’apprentissage européen qu’ont suivi de nombreux joueurs argentins. Pour preuve, au sein de l’équipe défaite en quart de finale du denier mondial par les champions du monde néozélandais, 12 des 15 joueurs titulaires évoluent actuellement en France. La France justement, un pays avec lequel les Argentins entretiennent un rapport particulier, et dont ils sont devenus en peu de temps la “bête noire” officielle. Rappelons qu’en 2007, lors de la Coupe du Monde disputée dans l’hexagone, les Pumas avaient dévoré par deux fois les Coqs tricolores, en match d’ouverture puis lors de la petite finale pour la 3e place (score final 34-10, avec 5 essais contre 1 pour le XV de France).

Bref, les bonnes performances argentines ne datent pas d’hier. Et si la SANZAR (“South Africa New Zealand Australia Rugby”) a décidé d’intégrer le XV d’Argentine à la compétition, c’est bien que cette confédération tripartite place beaucoup d’espoir dans le potentiel de l’équipe. Greg Peters, le directeur de la SANZAR, considère qu’intégrer l’Argentine, c’est “donner une autre dimension à la compétition, puisqu’elle pratique un jeu différent des trois autres nations”. Reste que si l’on additionne les palmarès de l’Afrique du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, on a 6 des 7 titres mondiaux délivrés dans l’histoire de ce sport. Raison pour laquelle Santiago Phelan, sélectionneur des Pumas, déclare que participer au “Four-Nations”, “c’est comme jouer un Mondial tous les ans”. Lui qui a prolongé son contrat de deux ans, a tenu à indiquer que la priorité serait avant tout “d’améliorer le jeu”. Pour l’heure, les forces de l’équipe sont dans “le dévouement, l’attitude et l’envie”. Mais avant que les résultats ne viennent, il faudra passer un cap, même si Phelan se montre optimiste: “avec du temps de préparation, l’Argentine peut être compétitive”.

Désormais, joueurs et dirigeants ont les cartes en main pour faire du XV d’Argentine un (très) grand du monde rugbystique. Pour les Pumas, le rendez-vous est donné le 18 août prochain avec un premier choc face aux “Springboks” en terres sud-africaines. Au total, Contepomi et les siens livreront six batailles face à leurs rivaux de l’hémisphère sud, avec deux matchs contre chaque équipe.

Fabien Palem

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