Une lecture du monde par Michèle Petit

A l’occasion de la “41ª Feria Internacional del libro de Buenos Aires”, l’anthropologue française Michèle Petit est venue présenter son dernier livre traduit en castellano, Leer el mundo. Experiencias actuales de transmisión cultural.

Ce n’est pas la première fois que Michèle Petit vient en Argentine. Déjà présente au Salon du livre de Buenos Aires en 2000, c’est avec un grand sourire qu’elle affirme son plaisir de se retrouver à nouveau devant une salle remplie pour présenter un nouvel ouvrage en castellano au public argentin.

J’ai toujours senti, en Argentine, l’importance de la transmission culturelle et de la littérature, parfois plus que dans d’autres pays, j’aimerais bien que vous m’expliquiez pourquoi !”

L’histoire du pays, sa géographie, l’identité argentine, semblent intriguer et éveiller la réflexion de l’auteur. Et la salle se prête au jeu de l’analyse : d’ “un passé sombre” à “la lecture comme un lieu de refuge”, en passant par “la volonté d’apprendre du passé pour améliorer l’avenir”, le public semble tâtonner pour expliquer son goût pour la littérature.

Elle est probablement là, la particularité de Michèle Petit, dans sa soif de comprendre, de lire le monde. Son livre, Lire le monde. Expériences de transmission culturelle aujourd’hui, s’inspire de questions qui lui ont été posées durant les différentes conférences qu’elle a pu donner un peu partout sur la planète : “Pourquoi lire aujourd’hui ?”, “Pourquoi inciter les jeunes à lire ?”. Et l’anthropologue de répondre très simplement : “ce qu’il faut lire, c’est le monde”. Contrairement à ce que l’on entend souvent, le monde de la littérature est loin de sombrer dans une crise, dans laquelle les auteurs et les éditeurs pleureraient un public disparu, désintéressé. Et la transmission culturelle est loin d’avoir perdu son importance. D’une transmission orale des parents aux enfants, par le biais de contes et de chansons, à l’ouverture d’une nouvelle perspective, d’un nouveau regard sur le monde dans lequel nous vivons, la transmission culturelle repose avant tout sur l’imaginaire.

Car “lire, regarder un film, écrire, peindre, c’est rêver, projeter un peu de fiction sur notre quotidien”

L’imaginaire est une dimension humaine”, “nous sommes des animaux poétiques”, “il n’y a rien de plus naturel que d’avoir la tête dans les nuages”. C’est dans ces phrases que l’on retrouve l’objectif que s’est fixé Michèle Petit : encourager un partage d’histoires et d’expériences, provoquer une chance de rêve et d’espérance, afin de vivifier la curiosité et la pensée de chacun, et préserver ainsi un monde habitable.

Leer el mundo. Experiencias actuales de transmisión cultural est disponible, traduit en castellano aux éditions “Fondo de Cultura Económica”.

 

Photo  : ©KatelAndréani

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