“Todos lo saben”, mardi 8 mai. Le festival de Cannes 2018, vu de l’intérieur

En ouverture et compétition pour la Palme d’or, présentation du film du cinéaste iranien Asghar Farhadi, dans lequel Penélope Cruz, Javier Barden et Ricardo Darin incarnent un triangle amoureux en butte à une situation extrêmement dramatique et douloureuse la disparition de la fille de Laura (Penélope Cruz).

Asghar Farhadi est bien connu en France pour le film “La séparation” qui avait été refusé au Festival de Cannes en 2011, mais avait été sélectionné par le Berlin International film festival et avait remporté trois prix. Le film avait avec 100.000 entrées obtenu un succès international.

Plus qu’un thriller (après tout, comme son nom l’indique, tout le monde sait ce qu’il s’est passé) c’est une étude psychologique : les différentes formes d’amour, le tourment face à l’abduction d’un enfant, l’exposition au grand jour des différentes failles de chaque membre d’une même famille, l’alcoolisme, la vengeance, et la croyance ou non croyance en Dieu, tout y est disséqué avec maints détails.

Le film démarre avec une image très intéressante : le clocher d’une vieille église, le mouvement inéluctable du balancier de l’horloge, ainsi que l’affolement des pigeons piégés par l’engrenage. Nous sommes tous piégés par le temps qui passe, et bien sûr le passé.

Nous sommes dans un petit village espagnol, tout est très gai puisque Laura vient d’Argentine avec ses deux enfants, retrouver sa famille pour assister au mariage de sa sœur. La gaîté atteint son apogée au moment de la célébration du mariage et le grand bal qui termine la cérémonie. La deuxième partie est sombre puisqu’elle nous montre le désespoir de la mère ainsi que la tension entre les gens d’une même famille. La conclusion du récit met en relief le pouvoir de l’amour, mais aussi l’incompréhension, l’aliénation et la solitude de la “bonne personne”.

Le film est bon, mais un peu long. On ne décrit pas toute cette charge émotionnelle en quelques minutes….

Il y a bien sûr du suspense, mais pas suffisamment pour en faire un “bon thriller”. Pénélope Cruz joue une mère de famille éplorée avec grande finesse et sensibilité. Un petit plus, quel plaisir de voir notre acteur Argentin Ricardo Darín, même si son rôle est un peu court !

Bianca McMaster

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