Sur la route, Episode 4

5 incontournables pour jeune baroudeur en Patagonie

« Les voyages forment la jeunesse ! ». C’est ce proverbe dans la tête, le Routard dans le sac à dos, et cette fois un bonnet et des gants à portée de main, que j’abordais mes nouvelles aventures au bout du monde, en Patagonie.

Ah, la Patagonie. Si longtemps rêvée. Le Perito Moreno, le Fitz Roy, la confiture de calafate, les randonnées dans les parcs nationaux, les condors et les lamas, les sommets enneigés. Quand on pense à l’Argentine, nombreux sont ceux qui s’imaginent déjà au bout du monde entre pics rocheux, glaciers et lacs d’eau turquoise. Pourtant ce premier constat en cache un second : la Patagonie est à part, un pays en elle-même de par sa superficie, son climat, ses paysages et son histoire. Entre le Chili et l’Argentine, ces terres sauvages donnent à voir une faune riche dans un cadre exceptionnel. Avec moins d’un habitant au km2, ce territoire désertique fascine par sa diversité. Trekkers et amateurs de grands espaces y apprécieront la nature sauvage et indomptée, brute et édifiante

 

1. El Chaltén

Terre hostile habitée par les guanacos, la Patagonie a longtemps freiné les conquêtes, jusqu’à ce que les éleveurs de moutons y trouvent leur paradis. Depuis, la Patagonie a diversifié ses sources de revenus et s’est ouverte aux touristes et aux alpinistes en quête de sommets, de glaciers et de crêtes à pic. Une référence dans l’univers montagnard. On dit d’ailleurs d’El Chalten qu’elle est la capitale du trekking. Cette petite bourgade est devenue le camp de base des randonneurs de tout poil. Située au pied du Fitz Roy, l’atmosphère y est très conviviale, toutes les nationalités s’y sont données rendez-vous. On s’y balade en chaussures de rando, vestes de ski, en VTT, ou en tout cas avec l’idée d’aller grimper les montagnes escarpées. Pas de grand confort mais des auberges agréables qui s’adaptent aux horaires des excursions (petit déjeuner très matinal, grandes tablées, boissons chaudes et festin post-excursions). Les français en ont fait une étape incontournable : vous entendrez partout dans les rues résonner la langue de Molière. Côté randonnées il y en a pour tous les goûts : de la petite excursion de 30 minutes, au trek de plusieurs jours. Ayant opté pour le Cerro Torre, nous avons réalisé une randonnée de 7 heures à travers la forêt jusqu’au glacier du même nom. Arrivée en apothéose face au lac d’altitude où se déverse le glacier. Ca et là, des icebergs flottent tranquillement sur l’eau turquoise. Le vent frais fouette le visage en s’engouffrant dans la vallée. Sans grande difficulté, le parcours est très agréable, bien balisé, rythmé de points de vue et de cascades. Sur le lac turquoise des icebergs flottent tranquillement. La bonne info : toutes les randonnées sont gratuites, il n’y a pas de droit d’entrée sur le site et ces dernières sont accessibles depuis le centre-ville.

 

2. Le parc des glaciers

L’immense calotte glaciaire du Campo de Hielo Sur, le plus vaste de l’hémisphère austral après l’Antarctique, génère une cinquantaine de glaciers au Chili et en Argentine. Le parc national Los Glaciares en Argentine a été créé en 1981 en vue de préserver ces géants de glace. Il recouvre près de 727 000 hectares. Le plus connu de ses glaciers est certainement le Perito Moreno, le 3e plus grand d’Argentine et l’un des rares glaciers de la planète qui ne recule pas. Pour que son front reste stable malgré la fonte de sa glace, il avance de près de deux mètres par jour ! Au sud du parc, près d’El Calafate, on trouve des paysages arides, entre montagne et pampa. Plus au Nord en lisière du périto Moreno s’élèvent des forêts verdoyantes et des vallées. Pour approcher du Perito Moreno plusieurs compagnies proposent des excursions depuis El Calafate. Il faudra néanmoins mettre la main à la poche. Du reste la vue de la chute des immenses blocs de glace, avec grand fracas, dans les eaux turquoises et minérales du lago Argentino laisse sans voix tant ce spectacle est impressionnant de force et de beauté. Le glacier craque, bouge, évolue au rythme des nuages. Des bruits profonds et gutturaux s’en élèvent. De nombreuses passerelles ont été aménagées sur la montagne attenante pour se balader face aux 60m de hauteur du mur glacé. Pour admirer dans toute sa splendeur ce spectacle, faites une expédition en bateau ou en kayak au travers des blocs de glace. Pour les plus aisés, un trek sur le glacier ( 200 dollars) promet une expérience inoubliable.

3. Glaciarum d’El Calafate

Pour compléter vos connaissances sur les glaciers, leur formation, leur évolution mais aussi l’effet du réchauffement climatique sur ces derniers, n’hésitez pas à visiter le musée Glaciarum d’El Calafate. C’est un centre moderne d’interprétation des glaciers, construit pour divertir et éduquer sur la glace, les glaciers et le champ de glace de la Patagonie méridionale. On déambule au travers de plusieurs salles thématiques, en passant par plusieurs projections, des animations 3D, des reconstructions en maquettes et même une très belle exposition photo. Un bon complément à la visite des glaciers, scientifiquement complet mais également accessible aux plus jeunes. Le Glaciarum offre par ailleurs une vue spectaculaire sur le Lago Argentino.

4. Laguna Nimez

La réserve écologique municipale dite “Laguna Nimez” est idéale pour l’observation des oiseaux. Elle compte près de 80 espèces ! Parmis ces derniers, des flamands roses, des cygnes à cou noir, des canards et des oies. La visite est payante et dure une petite heure, en passant d’un observatoire à l’autre. Pour cinq euros vous pouvez prolonger la balade en louant un vélo dans le centre ville ( à 5 minutes de la laguna) puis pédaler le long de la grève. Tranquillité et silence assurés, le tout avec une vue fantastique sur les eaux turquoises du lac, changeantes au gré des nuages portés par un vent… glacé. La baignade n’est donc pas indiquée. Après cette randonnée, rien de mieux que de faire un tour par les boutiques artisanales d’El Calafate. Dulce de leche, alfajores et confiture de Calafate (une baie locale succulente au goût fumé) y sont proposés.Village très touristiques, les prix sont relativement chers mais les auberges bien aménagées et l’étape agréable.

 

5. Parque Nacional Torres del Paine

Passons désormais côté Chili. Accessible depuis El Calafate en 4 heures à bord d’un camion tout terrain, les sommets du parc Torres Del Paine se découvrent dans le brouillard, la brume et la neige six jours sur sept en moyenne… Le plus souvent, on devine les “torres” plus qu’on ne les voit. Époustouflant de beauté, le parc est présenté comme la 8e merveille du monde. Les droits d’entrée dans le parc sont onéreux, le mieux étant d’y camper et de profiter des randonnées qu’il offre sur plusieurs jours. Mais en cas de timing plus serré, il est possible de le faire en une journée, sous forme d’excursion motorisée depuis El Calafate qui vous déposera aux principaux points d’intérêt. On traverse tout d’abord des plaines immenses, peuplées de condors et de guanacos (cousin non domestiqué du lama) avant d’arriver aux douanes chiliennes. La route est longue, bosselée et le changement de pays fastidieux, mais une fois arrivés on ne regrette pas le trajet. Les pics sortent de terre à la verticale, les animaux sauvages évoluent librement et les lacs turquoises s’enchaînent dans un rythme effréné. Avec des airs de Suisse Andine, on en ressort émerveillé. Vous pourrez même croiser quelques pumas. Un sentier permet d’aborder le cœur du parc: le célébrissime W, ainsi nommé en raison de la forme de son tracé. Une étape incontournable qui permet de voir un bout de Patagonie Chilienne, aux caractéristiques divergentes du fait de l’influence du proche Océan Pacifique.

Voici 5 idées pour guider vos prochaines aventures, testées et approuvées par une étudiante française émerveillée par la Patagonie. Bon voyage !

Louise Le Borgne
Crédit photos : Louise Le Borgne

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