Confinés autour du globe : Manon en Corée du Sud

Un petit tour du monde au travers de témoignages récoltés auprès d’étudiants partis à l’étranger pour effectuer un stage ou un échange universitaire et qui, à leur instar, se sont retrouvés traqués par la pandémie du Covid 19. Ces narrations donnent un petit aperçu de la façon dont les différents pays ont géré la crise sanitaire.

Direction la Corée du Sud, république d’Asie de l’Est durement frappée au début de la crise sanitaire, avec Manon :

« Je m’appelle Manon, j’habite à Toulouse et je suis en 3ème année d’études supérieures. Dans le cadre de la mobilité à l’étranger que nous devons effectuer, j’ai choisi de faire deux échanges universitaires, le premier à Shanghai en Chine et le second à Incheon en Corée du Sud.

J’ai quitté la Chine, juste avant que les compagnies aériennes décident de stopper leurs liaisons avec ce pays. Je suis arrivée en Corée du Sud fin février pendant le pic de l’épidémie (la Corée du Sud était alors le deuxième pays avec le plus de contaminés). Je devais réaliser un échange universitaire dans l’université Inha à Incheon (à côté de Séoul) et y rester 4 mois, jusqu’à fin juin.

Il n’y a pas eu de confinement en Corée du Sud malgré le nombre de cas important au début de l’épidémie. De nombreuses personnes se confinaient d’elles-mêmes, évitaient de faire des sorties autres que pour les achats de première nécessité.

La situation commençant à s’améliorer de manière positive en Corée, j’ai décidé de continuer ma mobilité. Je n’ai été confinée que trois jours dans le dortoir de l’université et j’ai dû passer le test COVID 2 fois, après la suspicion de cas sur le campus.

La Corée du Sud a réussi à endiguer l’épidémie rapidement. Quand je suis arrivée en février, les rues étaient quasiment désertes mais les restaurants, bars, commerces restaient ouverts. En avril, la Corée n’a eu aucun cas au niveau local pendant quatre jours. Les habitants ont recommencé à sortir tout en faisant attention (tout le monde porte un masque, les distances de sécurité entre personnes sont respectées, des gels hydroalcooliques sont à disposition dans les commerces, transports en communs…). Malgré cela une personne contaminée s’est rendue dans plusieurs bars dans le quartier d’Itaewon à Séoul le premier weekend de mai, fer de lance d’un nouveau foyer dans la capitale ainsi que sur Incheon. Les autorités sud coréennes ont été efficaces, elles ont réagi en fermant tous les bars et boîtes dans Séoul. Elles ont également effectué une série de tests (12 000 en 24h). Les tests sont faciles d’accès et gratuits pour les personnes suspectées d’être contaminées. Aujourd’hui, certains musées sont encore fermés mais les bars et boîtes rouvrent petit à petit.

Je pense que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir évité le confinement en Chine, en Corée et en France. J’étais persuadée quand je suis arrivée en Corée que le gouvernement allait annoncer le confinement. Mon école avait également envoyé un mail à tous les étudiants en Corée pour leur demander de rentrer. Finalement, la situation a été bien gérée”.

Propos recueillis par Perrine Bontemps
Crédit photo : Manon, photo prise dans le métro de Séoul

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