Confinés autour du globe : Valentine en Autriche

Avec cette nouvelle série, le Trait-d’Union vous dévoile des témoignages d’étudiants partis à l’étranger pour effectuer un stage ou un échange universitaire, et qui ont été confrontés à la pandémie dans leur pays d’accueil.

Grâce à ce tour du monde, vous découvrirez comment les différents pays ont géré la crise sanitaire, ainsi que les difficultés auxquelles les ressortissants français ont pu être confrontés.

Pour ce troisième témoignage, nous allons jusqu’en Autriche avec Valentine :

« Je m’appelle Valentine, j’ai 21 ans et je suis actuellement étudiante à Strasbourg. La troisième année de mon cursus est automatiquement à l’étranger donc j’ai choisi de partir en Autriche pour améliorer mon allemand et pour changer un peu de l’Allemagne, trop près de chez moi.

Dans mon école, nous partons à l’étranger dans les universités partenaires. La durée de la mobilité est de deux semestres. Au final je suis restée pratiquement jusqu’à la fin, car je n’ai écourté mon séjour que de trois semaines.

Le confinement a commencé en Autriche le 16 mars mais les écoles ont fermé au fur et à mesure  avant. Les gens devaient limiter leurs déplacements au maximum et le port du masque est devenu obligatoire dans les magasins. Quelques semaines après le début du confinement, l’Ambassade de France en Autriche m’a contactée à plusieurs reprises pour me proposer un rapatriement mais je l’ai refusé. Venant d’Alsace, la situation était beaucoup plus préoccupante en France qu’à Salzburg où je me trouvais, une des régions, les moins touchées en Autriche. En outre, les frontières étaient fermées entre l’Allemagne et l’Autriche, ainsi qu’entre la France et l’Allemagne.

J’ai, donc, décidé de ne pas rentrer pour me protéger, protéger ma famille, et aussi parce que j’avais espoir que la situation s’améliorerait en Autriche et donc la fantaisie de retourner à l’université. Je voulais également rester car mes parents m’avaient emmenée en Autriche avec toutes mes affaires, et si je rentrais, je n’étais pas sûre de pouvoir revenir les chercher.

Mon confinement a été agréable car j’ai hébergé une amie. Une française que j’ai rencontrée sur place : elle voulait rentrer en France, était passée chez moi pour me donner ce qui était resté dans son frigo, c’est à ce moment-là que nous avons appris la fermeture des frontières. Si elle partait, elle allait sûrement se retrouver coincée en Allemagne. Elle est donc restée, et comme j’étais toute seule dans ma colocation, elle a accepté ma proposition de s’installer chez moi pour vivre le confinement ensemble.

 

Nous nous tenions compagnie, nous profitions de la terrasse quand il faisait beau pour déjeuner et nous avons établi un rythme pour suivre nos cours à distance. C’était super sympa ! Nous avons aussi commandé des raquettes de ping-pong pour aller jouer sur la table qu’il y avait dans le jardin de la copropriété. C’était vraiment beaucoup plus agréable que si nous avions été chacune confinée séparément. Nous avons bien cohabité et puis nous avions tellement de travail à faire pour la fac. que nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer ! Nous nous sommes si bien entendues qu’elle est restée deux semaines de plus après la fin du confinement.

Au début du confinement en Autriche, le Tyrol, Vienne et le Nieder- et Oberösterreich étaient les Bundesländer les plus touchés par la pandémie. Salzbourg était plus épargné, toutefois on remarquait que les Autrichiens étaient beaucoup plus disciplinés que les Français. Tous les magasins sauf l’alimentation, étaient fermés. Je ne pouvais plus aller au « boulot » (j’avais un petit job étudiant dans un cinéma), les écoles et les universités étaient également fermées.

Les règles étaient à peu près les mêmes qu’en France, mais nous n’avions pas à imprimer d’autorisation pour sortir. Nous pouvions aller dehors pour un certain nombre de motifs, mais je n’ai jamais été contrôlée.

Aujourd’hui, les restaurants ont rouvert depuis quelques semaines déjà, les lieux touristiques aussi et les masques ne sont plus obligatoires dans les magasins mais toutefois conseillés. Certains endroits en Autriche ont cependant réintroduit le port du masque obligatoire après une hausse des cas de covid.

Cette expérience était compliquée car j’étais loin de ma famille et que je ne pouvais pas faire beaucoup, sauf prendre mon mal en patience. Malgré tout, ça a été une très bonne expérience et j’ai beaucoup appris pendant ces deux semestres à l’étranger. Je garde de bons contacts avec de nouveaux amis rencontrés sur place et avec mes collègues.

Je suis rentrée seulement une fois que les frontières entre les pays ont rouvert. L’ouverture s’est faite le 15 juin entre la Suisse, l’Allemagne, la France et l’Autriche principalement et je suis rentrée le 19 juin. Mon père a pu passer les frontières sans soucis et nous avons pu ramener mes affaires ! J’ai écourté mon séjour de trois semaines, mais j’ai prévu de retourner dans le pays cet été pour y passer quelques jours. Mes parents devaient me rendre visite fin avril, en pleine période de confinement, comme l’hôtel n’a pas accepté de les rembourser mais seulement de leur donner un avoir, s’est ainsi présentée l’occasion parfaite pour y retourner avec eux ! Ce sera aussi l’opportunité de découvrir un peu plus cette belle région et visiter tout ce que j’avais prévu et n’en ai pas eu la possibilité… »

Propos recueillis par Perrine Bontemps

Crédit photo : Valentine

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