Le scrabble : un atout de la francophonie !

Plus de six cents joueurs et joueuses venus des quatre coins du monde francophone étaient réunis à Aix-les-Bains (26 octobre-1 novembre) pour cette 49 e édition de championnat du monde francophone de scrabble.

Belges, Québécois, Suisses et Africains (l’Afrique compte officiellement une vingtaine de pays francophones) s’affrontent dans plusieurs catégories, un trophée est remis aux trois meilleurs joueurs de chaque catégorie.

Vous avez dit Scrabble? Ce jeu de société « consiste à former des mots entrecroisés sur une grille avec des lettres de valeurs différentes, les cases de valeur sur la grille permettent de multiplier la valeur des lettres ou des mots. Le vainqueur est le joueur qui cumule le plus grand nombre de points à l’issue de la partie ». C’est un Américain, Alfred Butts au tournant des années quarante qui est l’inventeur de ce jeu, devenu célèbre de par le monde et adapté dans de nombreuses langues. Le verbe anglo-saxon “to scrabble” signifie en français “griffoner”.

Éric Salvador Tchouyo est le premier Camerounais sacré champion du monde de Scrabble dans la catégorie « classique » devant son compatriote Amédée Assomo, président de la fédération nationale camerounaise. Notons que la finale très disputée est 100% camerounaise et le Cameroun, triple champion d’Afrique dans cette discipline. Éric Salvador Tchouyo, capitaine de l’équipe, signale que « le jeu est une institution dans le pays comme il l’est au Sénégal (seconde fédération la plus importante après la France) qui compte plus de trois mille joueurs réguliers ».

Le champion se souvient d’avoir commencé le scrabble grâce à une émission diffusée à la télévision ; il est au collège et son amour  pour les mots démarre. Quant à son adversaire, c’est pour combler ses lacunes en français qu’il se met au scrabble « Je l’ai découvert à l’école. J’étais nul en français. Mon professeur m’a proposé de jouer pour m’inculquer des notions de vocabulaire et d’orthographe de façon ludique ».

Amédée Assomo affirme qu’ « un bon joueur de scrabble peut mémoriser jusqu’à 80% du dictionnaire », d’ailleurs les deux champions maîtrisent la langue française à la perfection même si « on redécouvre des mots tous les jours ».

« Se réveiller la nuit, s’entraîner, si je ne suis pas au travail ou en train de m’occuper des enfants, je joue. C’est toute une partie de ma vie » confie le champion du monde. Ce comptable dans la vie s’entraîne tous les jours « Il y a des moments où je me réveille, il y a un mot qui me passe dans l’esprit, je m’en vais regarder, je fais des combinaisons.. » raconte-t-il. Les deux finalistes se décrivent comme « des champions de haut-niveau » car ils sont capables, en quelques secondes, de trouver une combinaison et dénicher un mot de huit à neuf lettres en un temps record.

Mais par-dessus tout, ces deux joueurs sont de grands serviteurs de la langue française ; la langue « C’est une histoire d’amour » reconnaît en souriant le champion du monde.

Elisabeth Devriendt

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