Christophe Dubois, conseiller des Français de l’étranger

Christophe Dubois s’est, comme ses collègues, aimablement prêté à notre demande d’échanges, questions-réponses, au cours d’une entrevue amène et détendue.

Christophe est le dernier des quatre conseillers des Français de l’étranger que Trait-d’Union s’était donné comme objectif de rencontrer, mais voilà notre interlocuteur se déplace beaucoup, il a fallu mettre en phase les agendas, avec un certain délai d’avance…

Le chemin de vie de Christophe Dubois a fini par le mener en Argentine, à Buenos Aires, où il a depuis deux ans été élu comme Conseiller des Français de l’Étranger. C’est abordé par un groupement l’ASFE, qu’il a pris la décision de se présenter.

Christophe est confiant et envisage un bel avenir pour la communauté francophone de l’étranger dans laquelle il évolue depuis de nombreuses années.

Fils unique de parents belges, Christophe Dubois, est toutefois né dans le département français de l’Aisne, il plaisante d’ailleurs en disant qu’il aurait pu être né n’importe où ailleurs. Jamais enraciné, cet itinérant a d’abord vécu en Espagne pendant quatre ans avec sa mère, où il est allé à école primaire au Lycée français de Valencia. Ses vies de collégien et de lycéen sont plus mouvementées : un an chez les jésuites espagnols en sixième, un an avec cours à distance du CNED à Marbella, et un retour en France, à Reims, où il vivra avec son père jusqu’à la terminale. Après ce sera des études de droit à l’Université de Reims, puis à Paris afin d’effectuer une maîtrise et un DESS (Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées) en droit des affaires internationales. À la fin de son service militaire d’un an, Christophe part exercer dans un cabinet d’avocats à Londres, dans la City. C’est là qu’il rencontre Eugénia, sa femme, argentine. Le couple revient en France pour quelque temps puis, en 2003, met le cap sur Barcelone. Entré dans un important cabinet d’avocats espagnol, Christophe est détaché chez General Electric, grosse compagnie américaine, puis termine par créer son propre cabinet.

C’est en 2010 que Christophe et Eugenia décident avec leurs trois enfants de traverser l’Atlantique, pour venir s’installer en Argentine. Le couple ne souhaite pas voir ses enfants s’enraciner en Espagne, et désire surtout que les petits-enfants découvrent leurs grands-parents argentins. Christophe travaille à cette époque en distanciel avec l’Espagne, où il effectue de nombreux allers-retours. À Buenos Aires, il entre dans le cabinet argentin Wiener Soto Caparros, dont l’un des membres est Américain. Aujourd’hui, outre son métier d’avocat, il enseigne à la USAL un cours de méthodologie en droit français. Il est également représentant de l’association des anciens d’HEC.

Christophe apprend par un coup de fil d’un représentant de l’ASFE (l’Alliance Solidaire des Français de l’Étranger, un groupement indépendant fondé par le sénateur Jean-Pierre Bansard, pour favoriser l’entraide entre les Français de l’Étranger) que le groupe recherche des personnes pour monter une liste afin de se présenter aux élections de Conseillers des Français de l’étranger. Il se laisse tenter : « Suite à l’élection de Fernandez {Président}, je savais qu’au boulot, ça fonctionnerait moins bien. Il était temps pour moi de me mettre en lien avec la communauté française d’Argentine. » Le programme de sa liste met alors en avant l’entraide, qu’il perçoit comme l’idéal de fonctionnement de la communauté. Dans cet objectif, il crée un groupe Facebook « La bourse aux talents » pour les francophones, afin de favoriser un rapprochement entre les Francophones de l’étranger. Sa liste est élue en juin 2021 et se hisse en première position.

« Il a d’abord fallu apprendre à travailler tous ensemble. Nous étions quatre conseillers, dont un collectif, et nous avions choisi d’adopter une présidence tournante. Ce n‘était pas facile à mettre en place ». Suite à ces premières difficultés, Christophe, en tant que premier président, essaie de faire avancer certains projets, axés surtout sur la vie de la communauté. Son projet « Maison de la France » consiste à trouver un lieu pour fédérer les associations françaises en Argentine, un endroit où tous les francophones pourraient se retrouver, pour discuter, faire du co-working, organiser des activités…. Un autre projet qui lui tient à cœur serait un accompagnement des Français qui « débarquent » dans le pays : étudiants, V.I.E, détachés… – pour les aider à supporter les potentiels coups durs psychologiques, provoqués par les difficultés d’adaptation dans un nouveau pays. Un « café de la rentrée » serait un des moyens de se présenter à la communauté française existante et prendre contact avec les possibilités à disposition pour créer du lien. Enfin, Christophe aimerait étendre le projet « Sumando ladrillos » à la communauté. Ce projet, qui débuta initialement au sein de classes de collège, consistait pour les élèves à se présenter devant des représentants d’entreprises à la recherche de fonds pour aider à la rénovation et modernisation de maisons à Moreno. Christophe aimerait voir s’étendre cette initiative également pour les Français ayant les mêmes besoins.

Notre élu se trouve à l’aise dans son rôle de Conseiller, il regrette toutefois que l’entraide ne soit pas systématique. Une autre déception l’envahit et c’est de constater que l’information ne remonte presque jamais jusqu’aux conseillers. « Comment peut-on aider les gens si nous ne savons pas quels sont leurs besoins ? ».

Christophe le conseiller élu a une idée claire du rôle qu’il veut remplir. Il est conscient qu’il faut aller au-delà du simple travail d’assistance ; son vœu est de mettre en place une vie de la communauté francophone en Argentine, l’animer, créer du lien.

Propos recueillis par Cleophée Baylaucq et Marie-Françoise Mounier-Arana

 


 

 

Partager sur