Sous la griffe d’une parisienne

Cette fois notre critique lucide et acide est hors-jeu…elle ne saisit pas ce qui suscite la réaction ou l’hilarité des spectateurs dans la salle, elle n’est pas du « cru »

Dans un théâtre merveilleux que j‘affectionne particulièrement, qui est le premier des OFF a donné la part belle aux nouveaux auteurs, je me suis laissée tenter pour découvrir une pièce mille et une fois recommandée par des amis.

La dramaturge et metteur en scène est du genre féminin. Chic. J‘adore.

J‘adore les femmes et avant tout je le confesse, les toubibs de tout poil et les artistes de tout bord genre féminins. Une empreinte commune qui m’émeut.

Mais dans la vraie vie, moi, c ‘est mon mec que j‘adore. Bref…

Revenons au théâtre.

Cette pièce, qui tourne depuis pas mal de temps, a été saluée par de très nombreuses récompenses, je les ai comptées, 8, ce qui est juste formidable. Je piaffe d’impatience.

A été applaudie par plusieurs milliers et milliers de spectateurs : ce qui est également juste formidable surtout quand à l’affiche il n‘y a aucun bankable autrement dit aucun nom prestigieux sur lesquels se reposent beaucoup de producteurs frileux. Je piaffe d’impatience.

Le théâtre est chaleureux, le caissier est chaleureux, la salle est chaleureuse, tout est chaleureux. Et moi itou. Je piaffe d’impatience

Et ça commence :

Et quand la salle rit, je reste placide

Et quand la salle applaudit, je reste placide

Et quand la salle tressaille, je reste placide

Je me dis que mon cerveau est en train de buggé, que mes câbles sont déconnectés, que je couve une rougeole, une méningite.

Je me concentre. J ‘adore les comédies. Qu‘est ce qui m’arrive ?

Rien. Le blanc. Je me rends compte que je ne comprends rien aux dialogues et donc je suis comme une connasse qui attend un bateau à l’aéroport.

Comme une Française qui va voir à Montréal une comédie en joual.…

C’est du français et pourtant ce n’est pas du français.

Et bien pour cette pièce, c’est pareil.

C‘est de l’espagnol et pourtant pour moi, ce n’est pas de l’espagnol…

Je suis devant une comédie qui se passe à Santa Fe, avec accent de Corrientes, fables de Corrientes, croyances de Corrientes …le tout dans un petit village correntino.

En deux mots : chez les ploucs.

Il y a donc là un monde au-delà de Palermo ? au-delà de Buenos Aires ?

Un monde que j‘ignore ?

Autant pour moi.

La salle applaudit à tout rompre ; et moi aussi.

Les comédiens sont d’un naturel stupéfiant

Il parait que c’est épatant. Je le crois.

Faut juste être du cru !

 

LA PILARCITA

Teatro El Camarín de las Musas

Mario Bravo 960, CABA – Tel. 4862 0655

Entrées : $ 3000, vendredis 20h du 4 août au 24 novembre 2023 et samedis 22h30, du 12 août au 26 août 2023.

@LOCURADEALEX

 


 

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