Sous la griffe d’une parisienne

Hier je suis allée découvrir en avant-première le fameux Biopic sur Simone, la Grande, l’Unique : Madame Veil.
By Alex Pandev

Indépendamment des coupures, des retours, des arrêts sur image, dues à une copie très altérée, je dois confesser que je fus déçue. Déçue de voir comment Olivier Dahan a su rétrécir et caricaturer une vie d‘exception.

Des flash-backs permanents qui entravent, des dialogues qui ne sont pas à la hauteur et surtout une Elsa Zylberstein totalement dénuée d‘expression, affublée de prothèses qui la font ressembler à un hamster, hurlant le fameux discours de l’assemblée comme une syndicaliste ou mieux une Miss Tootsie torturée, engoncée et suffoquant sous la fameuse veste en chevrons Chanel. Bref. On a de la peine pour elle.

Putain ! La mode est apparemment à la silver génération, on nous bassine que la vie commence à 60 ans comme chantait le vieux Tino et on n’est pas capable de trouver une comédienne pour interpréter avec force et conviction une Veil de 70 ans ? La France et son jeunisme ou la France et son manque d’imagination et sa peur de prise de risque ?

Dommage. Dommage. Dommage.

Et parce que je suis dotée d‘une nature très sensible, que j’ai lu ses Mémoires et que je suis issue d’une famille qui a subi les mêmes exactions, je n‘ai pu retenir parfois mes émotions mais exclusivement pour la Mémoire de celle que m’a transmise ma famille

En revanche, la comédienne Rebecca Marder qui interprète Simone, jeune, est une merveille de délicatesse et de beauté singulière. Le reste du casting est à la hauteur.

Mention spéciale à Sylvie Testud pour le rôle de Marcelline.

Cela ne sauve pas le film mais quand même.

Entendons-nous : pas tout à fait mauvais mais juste très en dessous de ce qu‘on peut attendre pour relater la vie d‘un être d‘exception.

Dahan a eu un oscar pour Edith, je lui décerne une carpe farcie (plat typique ashkénaze) pour Simone.

By Alex Pandev

@locuradealex

 


 

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