Gastón Juan, Director de “Colectividades de la Ciudad de Buenos Aires”
|Lors du forum de la Fédération des associations françaises du samedi 27 septembre, se trouvait, participant au même panel que l’ambassadeur Romain Nadal et la directrice de la Fondation culturelle Medifé, un représentant…
Lors du forum de la Fédération des associations françaises du samedi 27 septembre, se trouvait, participant au même panel que l’ambassadeur Romain Nadal et la directrice de la Fondation culturelle Medifé, un représentant de la ville de Buenos Aires, Gastón Juan, directeur des collectivités de Buenos Aires.
Bien que tout nouvellement nommé Directeur général des communautés du gouvernement de la Ville – il a pris ses fonctions le 4 septembre – Gastón Juan connaît depuis longtemps le monde associatif. Ancien président de la Fédération argentine des communautés et dirigeant historique de la communauté galicienne, il consacre depuis plus de trente ans son énergie à la promotion de la vie communautaire en Argentine.
La Fédération qu’il a dirigée regroupe plus de soixante institutions issues de cinquante communautés, représentant à leur tour un réseau de plus de quatre cents organisations à travers le pays. Aujourd’hui, près de 300 d’entre elles se trouvent à Buenos Aires, où vivent la plupart des communautés européennes. : : espagnole, italienne, française, allemande et bien d’autres. “Nous vivons une époque où il est nécessaire de remettre en avant les valeurs de respect, de coopération, de solidarité et de fraternité”, affirme-t-il. Ces valeurs, poursuit-il, ont toujours été au cœur des institutions communautaires, qui ont contribué à bâtir le mouvement coopératif argentin.
Lorsqu’on lui demande comment il perçoit Buenos Aires, Gastón Juan préfère parler d’une ville “interculturelle” plutôt que “multiculturelle”. “L’interculturalité, c’est le partage et l’intégration. Le multiculturalisme, c’est la simple coexistence sans interaction”, explique-t-il. À ses yeux, la capitale argentine est un exemple vivant de cette cohabitation harmonieuse : des communautés autrefois séparées par des guerres ou des divergences religieuses dans leurs pays d’origine se retrouvent ici autour d’une même table, unies par le dialogue et la volonté de construire ensemble.
Mais dans un monde où les interactions passent de plus en plus par les écrans, la participation associative perd parfois de sa substance. “Suivre une page ne signifie pas participer. Participer, c’est être présent, organiser une activité, donner de son temps, partager un engagement”, insiste-t-il. Redonner du sens à la participation, recréer du lien et encourager la présence réelle sont, selon lui, des défis essentiels pour préserver l’esprit communautaire qui a toujours animé l’Argentine.
Et quelles sont aujourd’hui les nouvelles communautés qui s’installent à Buenos Aires ? “Les plus récentes sont les Vénézuéliens, les Sénégalais, les Chinois ou encore les Coréens”, répond-il. Il évoque notamment la communauté sénégalaise, particulièrement active, qui s’organise autour de deux associations dynamiques : l’Association des Sénégalais et Carambénor, une association de femmes. Ces migrations récentes, apparues il y a une dizaine d’années, contribuent à renouveler le visage culturel et social de la capitale. Ce renouvellement pose aussi de nouveaux défis. “Nos institutions les plus anciennes ont un patrimoine, mais peu de gens. Les nouvelles migrations rassemblent, elles, beaucoup de personnes mais peu d’endroits pour se retrouver”. Créer des liens entre elles est la clé pour que toutes puissent continuer à vivre. Cette coopération entre générations migratoires lui semble indispensable : les communautés historiques, souvent européennes, disposent d’un patrimoine immobilier et d’une longue tradition associative, tandis que les plus récentes apportent une vitalité nouvelle et un besoin d’espaces pour s’exprimer.
La Direction Générale des Communautés Immigrées de la ville dépend du sous-secrétariat du gouvernement, lui-même sous la responsabilité du secrétariat du gouvernement, directement rattaché au chef du gouvernement de la ville Jorge Macri. Ce dernier, fils d’un dirigeant de la communauté italienne, comprend profondément, selon Gastón Juan, “la valeur de l’engagement communautaire”. Le gouvernement de la Ville, assure-t-il, continuera à soutenir les institutions européennes, comme les françaises, afin qu’elles demeurent solides, dynamiques et ouvertes à tous les co-nationaux qui cherchent un lieu où se sentir chez soi.
Avant de conclure, Gastón Juan annonce : “Le 9 novembre, Buenos Aires célébrera les Collectivités dans le cadre du programme Buenos Aires Celebra. Nous attendons nombreux les membres de la communauté française…”
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