Martine Aubry gagne la direction du PS après une élection contestée

PARTIS-PS-CONSEIL-NATIONALDurant la campagne interne du Parti socialiste, Martine Aubry a été la chef de file du camp dit des Reconstructeurs. Depuis le mardi 25 novembre, la ministre du Travail de Lionel Jospin est la nouvelle première secrétaire du parti, soit dit en passant la première femme à accéder à ce poste.

En résumé, deux bonnes raisons de reconstruire le PS et de repositionner le principal parti d’opposition dans un rôle de force audible et respectée. Initialement favori dans la course au leadership, Bertrand Delanoë a vu ses ambitions nationales partir en fumée suite au vote des motions le 6 novembre. Après avoir été encensé par les sondages, le maire de Paris a connu un dur retour à la réalité, arrivé deuxième (25,2%) derrière Ségolène Royal (29%). Troisième avec 24,3% des votes, Martine Aubry se sent pousser des ailes. Tout juste ressuscitée par sa réélection aux municipales en début d’année, la maire de Lille hésite à prendre la tête du front anti-Royal, alors qu’aucun consensus ne ressort du Congrès de Reims. Seul le quadra de l’aile gauche du parti, Benoît Hamon, ose aller affronter Royal en duel pour le poste de Premier secrétaire. Poussée par ses soutiens, Aubry se déclare finalement candidate à la dernière minute. Le 20 novembre, après le premier tour du vote des militants, elles ne sont plus que deux. Mais Ségolène est toujours devant (43%). La favorite des militants possède encore avec 8 points d’avance sur la maire de Lille. Le deuxième tour est houleux. Martine Aubry devance Ségolène Royal de 42 voix. Un résultat insignifiant pour les Royalistes qui montent au créneau alors que des irrégularités ont été relevées dans plusieurs fédérations lors du comptage des votes. “On ne se laissera pas voler cette victoire“, prévient le bouillant Manuel Valls qui menace d’avoir recours à la justice.

Ainsi, un tribunal pourrait être conduit à désigner le chef de l’opposition en France

s’offusque dans un édito Laurent Joffrin, le directeur de Libération. A ce moment là, le PS touche le fond. Face à la polémique, le parti sort de son chapeau la commission dite de récolement, chargée d’examiner les irrégularités, qui confirme trois jours plus tard la victoire de Martine Aubry.

“Historiquement, le PS est un parti de militants attaché au parlementarisme et au débat collectif”

tempère Gérard Grumberg, politologue. Parti trop démocratique ou trop vieux, le PS en a-t-il fini de montrer ses limites ? La nomination d’un nouveau chef entretient l’espoir.

Alexandre Vau

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