Le Coq et le Puma

Pour une descente d’avion, on peut dire qu’elle a été remarquée. Les Pumas sont bien arrivés en terre maori. Et, dès leurs premiers pas, Augustín Gosio et compagnie ont trouvé le temps de pousser la chansonnette à Dunedin, devant un parterre de locaux conquis. Il faut dire que le trois-quarts centre de Newman, l’un des rares joueurs à encore évoluer dans son pays, ne s’est pas trompé en reprenant ce tube de Diego Torres, “Color Esperanza“. Une manière, disons-le de s’assurer la sympathie du public car, pour le résultat, rien n’est encore acquis. Tombé dans le même groupe – le B – que l’Angleterre, finaliste de la dernière édition, les Argentins – 3e nation en 2007 – peuvent se qualifier pour les quarts de finale s’ils terminent 2e. Encore faut-il battre le XV écossais, capable du meilleur comme du pire. Le meilleur comme le pire justement, l’expression évoque une autre grande nation de rugby : la France, pardi !

Credit photo : Franck Fife | AFP

Credit photo : Franck Fife | AFP

Vainqueur du Tournoi des Six Nations 2010, en faisant le grand Chelem s’il vous plaît, le XV de France a eu le plus grand mal à se récupérer du décalage horaire. Deux jours de voyage et des escales en pagaille, les joueurs tricolores en ont gardé longtemps la mine bouffie. Heureusement, à leur arrivée sur le sol néo-zélandais, ils n’ont pas eu à chanter. Pas besoin, trois cent supporters l’ont fait pour eux en entonnant une Marseillaise “a capela” à leur descente d’avion. Ça, au moins, ça réveille. Le remède parfait pour des Français qui eux aussi ont du pain sur la planche. Principal adversaire de leur poule, des Néo-Zélandais affamés. Il faut dire que les Blacks courent après le titre suprême depuis vingt-quatre ans. De quoi oublier la première place du groupe pour les Bleus. Mais, là encore, la qualification est dans leurs cordes à condition de terminer 2e du groupe A, et de battre le Japon, le Canada et les Iles Tonga.

Bonne nouvelle pour le XV de France – doublement battu par l’Argentine, lors de la dernière édition -, si le Coq et le Puma terminent tous les deux 2e de leurs groupes, l’affrontement ne pourrait avoir lieu qu’en finale : très improbable ! En revanche, si par n’importe quel exploit, une des deux nations termine première de son groupe, elle rencontrerait alors son rival officiel. Et là, il y aura des étincelles. Les deux équipes se connaissent. Et c’est peu dire puisque plus de la moitié des joueurs argentins évoluent en France. Le staff du XV de France lui, compte dans ses rangs une des gloires du rugby argentin, le meilleur buteur de la coupe du monde 1999, Gonzalo Quesada. Le spécialiste du jeu au pied français qui ne manquera pas de donner aux Bleus quelques tuyaux sur le jeu des Pumas. Une fois de plus, une nouvelle page de l’histoire franco – argentine pourrait alors s’écrire. Chez les Quesada – Gonzalo est marié à une journaliste française -, comme dans de nombreuses familles françaises à Buenos Aires, il faudra faire un choix. Alors, coq ou puma ? En fait, tout dépendra quel rebond prendra le ballon.

Alexandre Vau

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