Le rêve olympique de Paris

“La force d’un rêve”, tel est le slogan de campagne choisi par le comité de candidature de Paris à l’organisation des jeux olympiques de 2024, qui fut dévoilé mercredi 17 février lors d’une cérémonie se déroulant à la Philarmonie.

paris20242Les porteurs du projet ont détaillé la candidature parisienne devant de nombreuses personnalités du sport français (Marie-José Pérec, Stéphane Diagana, Teddy Riner, …), ainsi que devant le premier ministre Manuel Valls. Après les propositions infructueuses de 1992, 2008 et 2012, Paris tente donc une nouvelle fois sa chance, avec un projet qui se veut plus réaliste, notamment économiquement parlant, que les précédents. L’élection de la ville hôte des Jeux Olympiques d’été de 2024 aura lieu le 13 septembre 2017, à Lima, au Pérou.

Paris 2024 : une candidature placée sous le signe de l’héritage

La candidature parisienne, lancée par la maire de Paris Anne Hidalgo le 23 juin 2015, a pour maître mot “héritage”, et ce pour diverses raisons. Premièrement, la candidature parisienne dispose d’un argument historique, celui du centenaire des derniers jeux célébrés à Paris, en 1924. A l’époque, c’est Pierre de Coubertin, historien et pédagogue français, rénovateur des jeux olympiques de l’ère moderne, et à ce moment-là président du comité international olympique dont il fut le fondateur, qui avait milité pour que les jeux se déroulent dans la capitale française. Aujourd’hui, ce sont des personnalités comme Tony Estanguet, triple champion olympique et coprésident du comité de candidature, ou encore Bernard Lapasset, coprésident lui aussi, et ancien président de la Fédération française de rugby, qui portent le projet. Deuxièmement, un héritage en termes d’équipements. En effet, le principal argument présenté par le comité est l’existence de la plupart des infrastructures exceptés quelques sites à édifier comme le village des athlètes de dix-sept mille places prévu sur l’Ile-Saint-Denis et le centre nautique d’Aubervilliers, 95% des équipements existent déjà ou sont programmés et financés, que les JO aient lieu à Paris ou non. Par exemple, les stades de football ont déjà été rénovés pour l’Euro 2016 de football. Cet argument fort de Paris en fait l’un des favoris de la compétition. Enfin, le projet comporte aussi l’idée d’un héritage futur, celui dont tirera avantage la Seine-Saint-Denis après les jeux. En effet, à l’image l’«East End » de Londres longtemps négligé, et qui avait fait l’objet d’investissements massifs il y a dix ans pour les JO, le département considéré comme l’un des plus pauvres de France bénéficierait lui aussi d’une vraie réhabilitation à travers la formidable opportunité que représenterait le budget des jeux olympiques en termes d’infrastructures et d’emplois. Longtemps réticente à la candidature parisienne, c’est notamment avec cet argument que la maire de Paris Anne Hidalgo avait justifié son revirement. Le maire de Saint-Denis Didier Paillard exprime quant à lui son enthousiasme: “les JO seront un véritable booster pour notre territoire.”

Les villes candidates aux Jeux

Paris sera dans cette compétition opposée aux 3 concurrents que sont Rome, Los Angeles, et Budapest, ayant eux aussi déposé leur projet mercredi 17 au comité international olympique. Alors que la capitale italienne axe sa candidature sur l’histoire romaine, avec un bon nombre d’épreuves qui se dérouleraient à proximité des sites antiques, Los Angeles, à l’instar de Paris, a présenté un dossier comprenant 90% des infrastructures déjà existantes. Seule ville non-européenne à concourir, Los Angeles est régulièrement présentée comme la plus sérieuse adversaire de Paris par les médias, mettant en avant sa longue expérience des Jeux. La ville a en effet déjà accueilli cette compétition internationale en 1932 et en 1984. Enfin Budapest n’a pour le moment présenté aucune cérémonie de candidature, par crainte de l’opposition : son projet est pour l’instant loin de convaincre l’opinion publique, en Hongrie comme à l’internationale, du fait notamment de la politique de gouvernement contestée de Viktor Orban, mais aussi de la crainte de coûts trop lourds qui pourraient accroître les difficultés économiques du pays. A noter que Hambourg, qui prétendait il y a quelques mois concourir face aux villes citées précédemment a retiré sa candidature, suite à un référendum citoyen défavorable au projet.
Concernant les budgets, Paris, malgré les économies réalisées grâce aux infrastructures déjà existantes, présente le budget le plus conséquent avec 6,2 milliards d’euros. Suivent Los Angeles avec un coût estimé de 4,1 milliard d’euros, puis Rome avec 4 milliards d’euros et enfin Budapest qui présente le plus petit budget prévisionnel: 2,4 milliards d’euros. Néanmoins, depuis trente ans, pas une seule ville olympique n’a respecté le budget annoncé au départ. A Londres en 2012, par exemple, les coûts avaient explosé : 4,8 milliards avaient été communiqués antérieurement et la facture s’était finalement élevée à 11 milliards.

Alyssa Normant

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