Retour sur plus de 2000 ans d’Olympisme

Première partie : l’origine antique des Jeux Olympiques

Dans quelques jours, Paris s’apprête à accueillir la 33ème édition des “Jeux Olympiques 2024”. Initiés en 1896 par un baron moustachu demeuré célèbre, Pierre de Coubertin, les Jeux olympiques modernes, inspirés des Jeux Panhelléniques de l’antiquité grecque, se déroulent comme tout un symbole à Athènes. Cependant, cent ans auparavant, une première compétition sportive aux inspirations antiques avait vu le jour au lendemain de la Révolution française dans l’espoir d’ancrer le nouveau régime républicain dans les mentalités.

Retour sur plus de 2000 ans d’olympisme avec ce dossier en trois volets.

Les Jeux Panhelléniques, le sport au service du rapprochement des cités grecques 

L’origine mythique des jeux Panhelléniques met en scène Pélope, fils de Tantale et Dione. Celui qui donnera plus tard son nom à la région du Péloponnèse s’éprend de la princesse de Pise, Hippodamie, et souhaite l’épouser. Cependant le père de la jeune femme, le roi Œnomaos, se méfie de tous les prétendants de sa fille car selon l’oracle, il sera un jour tué par son propre gendre. Inquiet, il impose à chaque aspirant une condition pour obtenir la main de sa fille : l’affronter lors d’une course de chars, épreuve à laquelle Œnomaos se croit imbattable. Pélope, ne se laisse pas intimider et pour assurer sa victoire, sabote le char d’Œnomaos. Ce dernier trouve la mort pendant la course, Pélope est vainqueur et pour célébrer son triomphe et expier son crime, institue les Jeux Olympiques !

Les premiers Jeux ont lieu en 776 avant notre ère à Olympie. Cependant, ses fêtes, à la fois sportives et religieuses, se tiennent dans 4 cités différentes, à Olympie, la plus prestigieuse, à Delphes, dans l’Isthme de Corinthe et à Némée. Les Jeux Olympiques et Pythiques ont lieu tous les quatre ans. Les Jeux Isthmiques et Anémiques tous les deux ans.

Les différents États de la Grèce s’y affrontent en envoyant chacun leurs champions. Seuls les hommes libres, nés de parents d’origine grecque, peuvent y participer. Les femmes, les esclaves et les étrangers en sont donc exclus. Une sélection drastique qui s’assouplit à mesure que la civilisation grecque s’étend au-delà de ses frontières. Peu à peu on assiste à l’arrivée d’athlètes venant de Rome, du Proche-Orient ou encore d’Asie Mineure. Le monde grec s’ouvre alors aux peuples dits “barbares”.

Les Jeux Panhelléniques ne comportent, à l’origine, qu’une seule épreuve : la course à pied dénommée le Stadion. Mais au fil du temps, d’autres disciplines s’y ajoutent, comme la lutte, le lancer de disque ou de javelot, le saut en longueur, les courses de chars et le pugilat. Cependant, les 5 jours de compétition sportive sont aussi l’occasion de célébrer les divinités, comme il est de coutume dans les sociétés grecques antiques. Le premier jour est, en fait entièrement consacré à des manifestations religieuses mêlant processions, prières et sacrifices.

Enfin, les Jeux sont l’occasion d’unir l’ensemble du territoire grec et de le pacifier à une époque où la Grèce n’est encore formée que de cités-états qui se font constamment la guerre. Des messagers se déplacent de cité en cité pour annoncer la date des Jeux. Ils exigent l’arrêt des combats, avant, pendant et après la cérémonie afin de permettre non seulement aux athlètes mais aussi aux spectateurs de se rendre sur les sites en toute sécurité.

Passé sous domination romaine après le sac de Corinthe en 146 av J-C, l’espace grec voit en 393 après J-C, se dérouler les 293èmes et derniers J.O. Un an auparavant, l’empereur Théodose Ier, premier empereur romain catholique, fait du christianisme la seule religion tolérée dans l’empire et abolit les fêtes païennes, dont les Jeux grecs.

On retrouvera les Jeux sous leur forme moderne à la toute fin du XIXème siècle sous l’impulsion de Pierre de Coubertin…ou peut-être même avant.

Clément Corbineau


 

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