Sur la route ! 5 incontournables pour jeune baroudeur dans le nord ouest argentin

Voici 5 idées pour guider vos prochaines aventures, testées et approuvées par une étudiante française ayant fait route avec grand plaisir à travers les pics andins !

« Les voyages forment la jeunesse ! ». C’est ce proverbe dans la tête, le routard dans le sac à dos – lui même acheté en prévision de mes futures aventures en terres incas – que j’abordais mon voyage dans les plaines sauvages du nord-ouest, entre sommets enneigés, montagnes arides, déserts de terre rouge et vallées à la végétation luxuriante.

Cette région frontalière avec la Bolivie et le Chili constitue le dernier bastion indien d’Argentine et le berceau de l’indépendance nationale. Si les imprévus sur les routes bosselées de la ruta 40 font indubitablement partie de l’aventure, on n’en appréciera que davantage les bonnes rencontres, les découvertes singulières et les petites surprises hors des sentiers battus. Top 5 des lieux à ne pas manquer selon une étudiante française dans la “pre-cordillera” andine.

1. Les Salinas Grandes

Impossible que vous soyez passés à côté de ces immenses plaines immaculées. Tout au long de la route, les paysages montagneux sont à couper le souffle, mais le plus intéressant reste à venir : étendues salines à perte de vue sur 120 km2, soleil au zénith, bassins d’eau turquoise et horizon montagneux ondulant sous l’effet de la chaleur… Mais au-delà de la valeur « instagrammable » des lieux, qui ne vous échappera pas (ni aux guides qui ont bien compris le commerce qui pouvait en découler), le salar se visite avec les communautés locales qui nous en expliquent les origines et l’exploitation actuelle du sel. Une fois réalisée la visite, perdez vous sur la route 40, peu fréquentée. Vous tomberez en direction de San Antonio de Los Cobres sur des ruines qui auraient bien pu être le lieu d’un duel au soleil, façon gaucho. On y apprécie la solitude et le bruit du vent, entrecoupé par la course des vigognes (sorte de lama sauvage). Ici on vit l’aventure avec un grand A. Louez un véhicule robuste et appréciez l’immensité des lieux.

2. Tilcara

La petite ville de Tilcara s’est ouverte au tourisme, et ça se sent. Pour autant elle préserve son caractère authentique et son hospitalité. Petits restaurants et boutiques d’artisanat raviront les voyageurs de passage. Une fois installés, une citronnade à la main, face aux vignes de l’”airbnb” La Arenguita, on se verrait bien rester quelques jours de plus à Tilcara. En sortant du village on emprunte un vieux pont en acier pour aller grimper jusqu’au sommet de la montagne, où sont déposées les offrandes à la Pachamama, la terre mère. Après avoir apprécié la vue sur la quebrada aux tonalités rouge et ocre – et surtout récupéré son souffle – on descend tranquillement vers les ruines de la Pucara de Tilcara. Cet ancien village Inca a été en parti reconstitué, au milieu des cactus. Ce dédale comprend des habitations, une nécropole et un centre religieux. Néophytes et férus d’archéologie se promèneront avec plaisir sur ce site. Immanquable.

3. La Quebrada de Humahuaca

Le cerro de los siete colores est une curiosité géologique des plus saisissantes. C’est après un dédale de virages en épingle, montant à pic vers les sommets, que l’on arrive sur ces hauts plateaux d’herbe rase, où le vent est vif et où l’air vient à manquer. Un immense panorama sur les montagnes andines s’y dévoile. Les mots manquent pour donner à voir cet entrelac de couleurs, dont les photos elles-mêmes parviennent difficilement à rendre compte. On s’attarde sur les courbures, les plissures de ces mastodontes de roches, travaillés par des forces géologiques extrêmes. Même là, difficile d’estimer les distances et les reliefs : le regard se perd. Si les couleurs ne sont pas aussi vivaces que sur les photos des guides, saturées à l’extrême, la première déception est aisément surpassée par la beauté du panorama.

4. Le musée d’archéologie de Haute Montagne à Salta

Certains rites incas nous font bien froid dans le dos. Le froid, il en est bien question ici, puisque le musée est l’écrin de trois momies d’enfants, sacrifiés au dieu soleil et conservés dans les neiges éternelles du volcan Llullaillaco, à 6700 mètres d’altitude. Dans le MAAM, musée archéo de haute montagne, on découvre d’abord la chaîne de la cordillère des Andes, ses sommets dans la région, et surtout la vie précolombienne qui y régnait. La région d’altiplano de Salta se trouvait sur la fameuse route inca, la Qhapaq Ñan, qui reliait le Machu Pichu près de Cuzco, capitale de l’Empire, à toutes les régions du royaume, de la Colombie en Patagonie argentine et chilienne. Pour comprendre les rituels incas, notamment leur religion polythéiste et les offrandes qu’ils faisaient à leurs divinités, de nombreux panneaux explicatifs jalonnent l’exposition. Cette plongée dans l’imagerie inca est saisissante et la vue des momies dans leur sarcophage de crio-conservation, ne laisse pas indifférent. Le musée met également en avant le travail des historiens, scientifiques et chercheurs, en situation extrême de haute montagne et accueille un laboratoire spécialisé. A la fois technique et grand public, chacun y trouvera son compte.

5. Cachi

La route 40 promet bien des surprises : routes cabossées, passages de torrents, précipices vertigineux… La traversée, à couper le souffle s’il en est, est du reste sportive. Alors, forcément, l’arrivée dans la petite ville de Cachi, située à 2 200 m d’altitude, sonne comme un soulagement. Cachi a conservé son identité coloniale, ses jolies maisons blanches et son calme. A Cachi l’air est doux. A quelques pas de la vallée Calchaqui, les premières vignes font leur apparition. Sous les arches de la place centrale, une atmosphère chaleureuse se dégage des petites terrasses animées. Dans la journée, on peut y voir de jeunes enfants répéter les danses traditionnelles. On y appréciera la fraîcheur des lieux, un lit frais à l’auberge, les étalages éclatants de tissus andins et les jus de fruits colorés achetés “au gobelet” sur la place centrale. Une jolie pause pour des aventuriers en mal de confort.

Louise Le Borgne
Crédit photos : Louise Le Borgne

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