Des prix ! Des prix ! Et si nous évoquions les prix littéraires 2020

Très vite la rentrée littéraire 2020 qui affiche 511 romans et récits s’annonce tout remplie de belles découvertes. Une « saison littéraire » atypique quant au calendrier puisque la nomination de certains prix a été reportée à la réouverture des librairies.

En effet, maintenant le suspense, il a fallu attendre le 2 décembre, pour connaître le nom du lauréat du prix Goncourt. Prix attribué, il y a deux ans, à Pierre Lemaître pour Au revoir là-haut, et qui avait surpris plus d’un lecteur. Ce sera de même, cette année pour le roman L’anomalie d’Hervé Le Tellier aux éditions Gallimard qui rappelle dans la première phrase qu’ « Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence et le génie, c’est l’incompréhension ». Thème du double, thème cher à la littérature… roman policier, roman sentimental, roman d’espionnage : ici ce sont 243 passagers d’un Boeing 787 qui relie Paris à New York, nous suivrons huit personnages aux profils plus que variés, des romans dans un roman !

La Camerounaise Djaili Amadou Amal obtient pour Les Impatientes (Emmanuelle Collas) le prix Goncourt des lycéens. Grande plume de l’Afrique actuelle, elle décrit l’effroyable condition féminine dans certaines parties de l’Afrique.

Quant au Renaudot, il est décerné à la romancière et professeure de lettres classiques Marie-Hélène Lafon pour Histoire du fils (Buchet-Chastel) ; elle y dresse une grande fresque familiale qui embrasse un siècle d’histoire. Entre le Lot, le Cantal et Paris, le personnage principal, André découvre l’histoire de sa famille. Témoin en 2012 d’une histoire de famille, intéressée par les questions de filiation, de transmission, Marie-Hélène Lafon raconte…

Jean-René Van der Plaesten est lauréat du prix Renaudot des lycéens pour son deuxième roman Le métier de mourir publié aux éditions Grasset. Récit initiatique, spirituel, on s’interroge : qui est ce soldat qui se fait appeler Belleface ? On est en 1985, dans le sud du Liban, on assiste à une rencontre décisive entre un jeune français idéaliste et un officier juif au passé lourd, en quête de salut.

Serge Joncour reçoit le prix Femina pour Nature humaine, publié chez Flammarion. Le Larzac, la naissance du nucléaire, un roman rural qui dépeint les mutations de la France au XXème siècle, à travers le destin d’une famille d’agriculteurs du Sud-Ouest. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. Alexandre va faire revivre les derniers jours d’une vie paysanne…on se souvient…

Le prix Médicis récompense Chloé Delaume pour Le Cœur synthétique (Seuil). Suite à une rupture,  Adelaïde , attachée de presse dans une maison d’édition, divorcée, sans enfant, tente d’apprivoiser le célibat, de donner du sens à sa vie ; une héroine en situation de faiblesse qui découvre le choc de la solitude et l’importance de la sororité.
Le prix Médicis étranger est attribué à Antonio Muñoz Molina pour Un promeneur solitaire dans la foule, publié lui aussi au seuil.
C’est le norvégien Karl Ove Knausgaard qui obtient le prix Médicis essai pour Fin de combat (Denoël)

L’écrivain et directeur du Figaro Littéraire, Étienne de Montety reçoit le prix de l’Académie française pour La grande épreuve (Seuil). Un roman saisissant sur les visages de l’engagement.

Irène Frain nous livre un récit-enquête sur la mort de sa sœur dans Un crime sans importance, publié au Seuil. Ce récit bouleversant, miroir de notre société obtient le prix interallié.

Franck Bouysse reçoit le prix Giono 2020 pour Buveurs de vent. Une suite d’événements dramatiques fera vaciller un système social qu’on croyait immuable.

Un titre qui interpelle, un style magnétique, quelques héros remarquables…

Elisabeth Devriendt

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