La critique théâtrale percutante d’Alex

Et voici son deuxième billet…

Sous la griffe d’une parisienne

C‘est toujours animée d’une grande curiosité que je vais à la découverte d‘adaptation nouvelle infligée à une œuvre…infligée et souvent le mot n‘est pas vain.

Ici le metteur en scène et adaptateur a carrément réécrit la pièce. Le pitch original de Cocteau est le suivant : un père effacé, une mère dominatrice et malade, une tante qui végète avec la frustration de ne pas avoir été choisie sentimentalement par le père, au profit de la sœur qui est devenue la femme du père et donc la mère du fils pendant que cette tante cohabite chez son désormais beau-frère et que le fils adoré se révèle être l’amant de la maitresse du père.

Vous m‘avez suivie ?

Ici Veronese rebat les cartes et dans ce jeu des Sept Familles, on se retrouve avec un père malade qui se consume d‘un amour dévorant pour son fils, un fils qui devient l’amant de la maitresse de sa propre mère qui elle est effacée et victimaire, pendant que la tante bonnasse essaie de raccommoder comme elle peut tout ce petit monde étriqué, nerveux, hystériquement égoïste. Vous suivez toujours ?

Dommage que Véronèse n‘a soigné ni les costumes, ni la cohérence physique entre les personnages : au départ on pense que la mère est la sœur du fils et la tante, l’épouse du père, donc la mère du fils. Vous suivez encore ?

Adaptation très, très libre. Un peu trop !

Mais qui est portée par d’excellents comédiens.

Une question me taraude : pourquoi avoir déplacé la thématique ? juste pour rajouter un amour lesbien ? pas nécessaire.

Une autre question me taraude : pourquoi faire jouer cette brochette d’excellents comédiens avec une nervosité permanente et la rapidité d’un supersonique ?

La pièce d’origine dure plus de 1H45, ici on est rendu à 1H15. Est-ce un effet de l’inflation galopante ?

Bref : Cocteau argentinisé mais Cocteau toujours.

Une intimité familiale où tout se joue …surtout le pire. Et se déjoue.

Famille, je vous hais je vous aime mais je vous hais “, comme souvent dans les familles où l’amour est un vice injecté avec les meilleures intentions …et qui se révèle souvent toxique… et parfois criminel.

Encore une fois les acteurs sont formidables. Tous.

Alors, bonne soirée !

LOS PADRES TERRIBLES

Teatro Caras y Caretas, Sarmiento 2037, CABA

@LOCURADEALEX

 

 

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