Et pendant ce temps le confinement…

Le Trait-d’Union vous propose une nouvelle série de cours entretiens auprès de Français ou d’Argentins très proches de la communauté française vivant en Argentine et confrontés au confinement. Franz-Olivier Provost (San Isidro)

Une façon de comprendre que, malgré la période difficile que nous traversons, où tout semble arrêté, la vie continue, et que, au-delà de l’adaptation à ces contraintes temporaires, les projets, pour mieux aborder l’ « après », sont déjà en route. Une façon aussi d’apprécier la variété et la richesse de notre communauté.

Franz-Olivier Provost (San Isidro)

Franz-Olivier Provost vit actuellement à San Isidro, dans la banlieue nord de Buenos Aires. Bien que né en Auvergne, à Clermont-Ferrand, il a grandi à Lyon, où il vécut pendant vingt-trois ans. En 2000, il a connu pour la première fois le continent sud-américain (Argentine, Brésil, Uruguay, Chili) pour revenir s’installer trois années plus tard dans la capitale argentine après un séjour de huit mois à Mendoza. Il épouse en 2006 une Argentine originaire de Rosario, professeure de français langue étrangère (FLE) avec qui il aura un enfant, aujourd’hui âgé de 12 ans.

Titulaire du Master International en Marketing, Management des vins et spiritueux, Franz travaille dans la commercialisation du vin pour le marché domestique. Il propose aussi des dégustations auprès de particuliers.

Pouvez-vous nous dire comment vous vivez votre confinement ?

En temps normal, j’organise chaque semaine plusieurs dégustations ou évènements autour du vin. Avec le confinement, tout s’est arrêté d’un seul coup. Malgré tout, et bien que les premières semaines je restais tout le temps à mon domicile, je n’ai pas cessé de travailler.

Par la suite, j’ai pu avoir le permis de travail pour les activités essentielles ce qui m’a permis de recommencer à visiter des clients de manière réduite, principalement dans la zone nord du Gran Buenos Aires. Quand je devais aller au centre de Buenos Aires, je planifiais de manière à sortir le moins possible.

Le confinement m’a permis de passer plus de temps en famille et valoriser ce qui est le plus important.

Cette pandémie a permis aussi l’éclosion de nouveaux outils virtuels qui, paradoxalement, ont favorisé mon travail : dégustations virtuelles par zoom, réunions avec des clients, fournisseurs de caves par meet, zoom ou autres applications, direct live sur Instagram. Tout cela m’a été très bénéfique. J’ai commencé à communiquer sur le vin en organisant des réunions en distanciel, sur Instagram auprès d’œnologues, de sommeliers, de chefs gastronomiques vivant à Mendoza, à Buenos Aires, au Chili, au Pérou…  Je pensais réaliser seulement un tout petit nombre de ces réunions sur Instagram et j’en suis arrivé à ce jour à la quatre-vingt onzième ! Certains auditeurs m’ont écrit pour me faire part de la création de leurs projets de vente de vins grâce à ces rencontres virtuelles. Une belle petite réussite personnelle pour moi en quelque sorte.

Nous finirons bien, un jour où l’autre, par sortir de chez nous. Quels sont vos projets une fois la crise actuelle passée ?

Une fois le confinement levé, il faudra attendre encore un certain temps avant de pouvoir à nouveau organiser des salons de vins et des dégustations en présentiel.

Je viens de commencer un nouveau projet de commercialisation de vins, spiritueux sur Buenos Aires. L’activité de vente de vins auprès des cavistes et de magasins spécialisés ne s’est pas tarie, bien au contraire, même si ce n’est pas revenu à un niveau totalement normal par exemple pour la vente auprès des restaurants et des bars à vins.

A n’en pas douter, cette période que nous vivons est hors du commun. Beaucoup considèrent que le monde d’« avant » ne pourra plus être le même lorsque cette crise sera passée. Qu’espérez-vous de ce monde de l’ « après » ?

C’est un monde où le virtuel et le réel vont cohabiter de manière permanente. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de réunions et d’activités professionnelles pouvaient être réalisées à distance.

Même du point de vue culturel, la crise sanitaire nous a ouvert des portes (assister depuis chez soi à des pièces de théâtre, concerts…). Par contre, il faudra pour cela améliorer la vitesse de débit par internet.

J’espère aussi que l’on continuera à profiter de la vie en famille, manger (se faire à manger ou acheter auprès de son restaurant préféré et se faire livrer à domicile) et boire du bon vin à la maison. Profiter à fond de l’expression « Carpe Diem ».

Propos recueillis par Jérôme Guillot

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