Elections consulaires

Liste ELUE Construire – Liste soutenue par l’association Français du monde – ADFE.

Le candidat tête de liste : Jérôme Guillot

Né à Paris en 1961, je suis arrivé en Argentine il y a 31 ans. Je suis divorcé et père de deux filles. J’ai entièrement réalisé ma carrière professionnelle dans l’enseignement. Entré dans l’Education nationale en 1979, après le bac, dans le département du Calvados en Normandie, j’ai obtenu mon diplôme d’instituteur en 1982. En 1983, je suis parti faire mon service militaire comme enseignant à São Paulo au Brésil. J’y suis resté deux ans. Après un bref retour en France, je suis revenu au Brésil en 1987, toujours à São Paulo puis, en 1990, je suis arrivé ici à Buenos Aires pour travailler au Collège franco-argentin de Martinez que je n’ai plus quitté jusqu’à ma retraite en 2018.

Les valeurs auxquelles je suis attaché ? Cela mériterait une longue réflexion et il n’est pas si aisé de répondre d’autant qu’avec l’âge, on évolue. Disons que je suis très attaché à l’autre en tant que personne. L’altruisme est selon moi une qualité des plus nobles et j’essaie d’être à la hauteur de cela. Ce qui ne veut pas dire que j’y arrive tout le temps mais c’est ce à quoi je tends. J’essaie de m’informer et je lis beaucoup ; surtout les idées nouvelles qui annoncent les grands changements de notre société : l’écologie, l’égalité des droits humains par exemple mais la liste serait longue. Ce sont des mouvements inéluctables. Je sais ce que je veux mais, au gré de ce que j’entends, je peux tout à fait faire évoluer mon opinion lorsque je me rends compte que le raisonnement que j’écoute apporte quelque chose de plus au mien voire même infirme ce que je pense. Je privilégie clairement le pragmatisme au dogmatisme. J’aime cette citation d’Albert Camus : « Les doutes, c’est ce que nous avons de plus intime ». Par contre, je suis intransigeant devant la cécité intellectuelle et la mauvaise foi. Je suis un anti-complotiste farouche. Je dois peut-être cela à ma formation universitaire en histoire.

TdU : Quelles sont les motivations qui vous poussent à représenter les Français d’Argentine ?

C’est une question aux multiples facettes. Je pense qu’il y a un moment dans la vie où on se dit : « C’est maintenant ou jamais. » Avant, ce n’était pas possible, parce que le travail, parce que la famille, les enfants, parce que nos énergies sont ailleurs, je parle ici uniquement pour moi bien sûr. Mais en somme, pour toutes ces raisons, pour moi, avant, ce n’était pas possible. Maintenant, je viens de prendre ma retraite de l’Education nationale, mes enfants sont grands et j’ai donc du temps. Du temps que je pourrai dédier à cette tâche de conseiller si je suis élu. Et puis, plus tard, ce sera trop tard. 60 ans, ce n’est pas la fleur de l’âge bien sûr, mais on est encore suffisamment d’attaque physiquement pour faire face à ce mandat. Dans dix ans, quinze ans, rien n’est moins sûr. Il y a aussi les nombreuses années passées à côtoyer les instances représentatives de notre pays, les gens qui le représentent. On regarde, on analyse, on écoute… Et enfin, il y a un intérêt, une motivation qui nous pousse à faire quelque chose de plus, pour les gens. Et ce mandat nous donne un espace pour faire ce quelque chose de plus. Alors, au bout du compte, on se dit qu’on est prêt. C’est un peu comme un alignement des planètes.

TdU : Quels sont les principaux axes de votre plateforme ?

Nous avons un slogan de campagne : « Construire un espace de partage ». Une bonne majorité des Français qui vivent en Argentine méconnaissent l’existence de la fonction de conseiller. Ceci peut s’expliquer par le désintérêt, l’éloignement géographique, le manque d’information. C’est là que je place un des curseurs essentiels de ce mandat : faire connaître l’existence du conseiller. Pour cela, il faudra aller vers nos concitoyens, ce qui ne sera pas toujours facile, il faut bien l’admettre. Mais il faudra aussi être suffisamment inventif, créatif pour créer un espace où eux-mêmes pourront décider de venir vers nous afin de mieux savoir ce qui s’offre à eux, qu’ils sachent que nous serons là pour répondre à leurs interrogations. C’est à travers ce dialogue approfondi que nous pourrons utiliser le plus efficacement possible les fonctions qui nous seront déléguées afin de représenter au mieux nos compatriotes. Et déjà, tâcher d’être au plus près de nos concitoyens en organisant, par exemple, des réunions -virtuelles, si la situation ne s’améliore pas- en accord avec nos consuls honoraires. Enfin, bien entendu, faire savoir, en utilisant les réseaux sociaux, notre disponibilité pour gérer des cas concrets.

TdU :  Avez-vous l’appui d’un groupement ou d’un parti politique ?

Oui. Nous avons l’appui de l’association Français du monde-ADFE, une association créée en 1980 qui cherche à représenter les Français de l’étranger de sensibilité de gauche. Du côté des partis, nous avons obtenu le soutien d’Europe Écologie-les Verts, dont je suis d’ailleurs membre, du Parti radical de gauche et, enfin, du Parti socialiste. Mais il va de soi que ce qui constitue notre philosophie politique, nous la mettrons en action vers toute notre communauté. Cela paraît évident mais c’est un point sur lequel je tiens à insister.

TdU : Quels sont les problèmes que vous aborderiez en premier lieu, si vous étiez élu ? 

Des problèmes, il y en a beaucoup. Pour n’en citer que deux, je vous parlerai des certificats de vie et des chefs d’îlots. Je trouve personnellement tout à fait regrettable que nos concitoyens soient chaque année obligés de demander à l’administration argentine de tamponner leur certificat de vie. Un document demandé par les autorités françaises pour les autorités françaises… Bien sûr, il est possible dorénavant de télécharger depuis chez soi le document à remplir ce qui est évidemment une bonne chose. Mais on oublie un peu vite que tout le monde ne possède pas forcément les compétences pour réaliser ces opérations sur la Toile. Et d’ailleurs, il y a sans aucun doute des personnes qui n’ont pas d’ordinateur chez eux. Donc, là oui, il faudra être au plus près de nos concitoyens pour qui cette démarche s’avérerait complexe, afin de les épauler pour que cet outil de modernisation devienne pour eux un réel avantage et non une source de difficultés. On évoque régulièrement, c’est encore en phase d’essai, un système de reconnaissance faciale qui pourrait se faire directement depuis chez soi et permettrait d’éviter ces lourdes démarches. Ce serait un énorme progrès mais dans l’immédiat, demandons déjà à notre administration de prendre en charge ses propres demandes plutôt que de les déléguer à d’autres comme elle le fait actuellement.

Ensuite, j’aborderais le problème des chefs d’îlots, qu’on nomme également « îlotiers ». Inclus dans le dispositif de sécurité, ce sont des personnes servant de relais entre nos concitoyens et les services de l’ambassade en cas de crise. Chacun d’entre nous est censé posséder les coordonnées de son îlotier auquel il est attaché. D’ailleurs, chacun d’entre nous est censé recevoir un « memento de sécurité » lors de sa première inscription au registre des Français de l’étranger. Nous traversons depuis plus d’un an une crise sanitaire majeure. Les îlotiers ont-ils été sollicités ? Non. Je trouve cela fort regrettable. Leur aide aurait été pourtant très utile.

TdU : Comment envisagez-vous de vous rapprocher de nos compatriotes ?

J’ai déjà un peu répondu à votre question précédemment. Il existe bien sûr les traditionnels moyens habituels –permanences géographiques, téléphoniques, réunions…- et sur lesquels je ne reviendrai pas mais, il va de soi que, si je suis élu, je tâcherai de me déplacer vers les Français de la communauté en utilisant le maillage des consuls honoraires. Il est aussi tout à fait possible d’organiser des réunions en ligne. Il existe également de nombreux groupes de Français organisés dans les réseaux sociaux un peu partout sur le territoire et sur lesquels nous pourrons nous appuyer. Et nous le ferons.

TdU : Quelles sont vos disponibilités de temps pour remplir votre mandat ?

C’est très simple : je suis à la retraite. J’ai donc du temps disponible.

TdU : Désirez-vous nous parler de vos colistiers ?

Nous formons une équipe d’une grande diversité que ce soit depuis nos origines professionnelles, nos âges, nos parcours personnels, voire même nos idées politiques. Ce qui nous réunit, ce sont les valeurs fondamentales de la gauche mais, comme vous le savez, il n’y a pas une et une seule gauche et je peux vous dire que, lorsque nous nous retrouvons dans une réunion amicale -cela fait malheureusement bien trop longtemps, en raison de la pandémie, que nous n’en faisons plus- et que la discussion s’engage sur des aspects politiques, les arguments s’opposent avec force. Et c’est très bien comme cela. C’est ça la démocratie.  Cela ne nous empêche pas d’être d’accord sur l’essentiel. Quant à vous présenter l’équipe dans le détail, je vous laisse le soin de découvrir chacune et chacun d’entre nous en lisant nos tracts de campagne, en allant sur notre page Facebook ou encore en vous rendant sur notre site dédié spécifiquement à ces élections.

 

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