L’association Marianne se lance à l’international

La dynamique association de femmes franco-argentines, Marianne, a habitué le public depuis quelques années déjà à des initiatives toujours plus intéressantes et ambitieuses.

Mercredi 23 novembre, elle vient d’organiser un panel international autour du thème du changement climatique, de la biodiversité et du rôle des femmes face à ces défis mondiaux d’envergure.

Prenant appui sur les différentes associations Marianne régionales qu’elle a su essaimer en Amérique Latine, Marianne argentine, avec la collaboration de son chapitre France, a réuni un groupe de spécialistes pour cette réunion qui s’est tenue en partie en « présentiel » dans l’auditorium de l’Alliance française et via une plateforme virtuelle pour les représentants et auditeurs des autres pays.

Ont tour à tour pris la parole : du côté français Pierre-Henri Guignard, ancien ambassadeur de France en Argentine et actuel « Envoyé spécial pour l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales au M.E.A.E.(ministère de l’Europe et des affaires étrangères) » et pour les pays de la région, Gerardo Amarilla, « Sub-secretario  del Ministerio del Ambiente » de Uruguay, Fabiana Menna, présidente de la fondation du Gran Chaco, Carolina Proaño Castro, directrice de la « Fundación Futuro de Ecuador », et Julia Carabias Lillo , chercheuse à l’ « Universidad Autonóma de México ». C’est depuis l’Alliance que l’ingénieure agronome Carina Rutgerson a assuré la coordination.

Pierre-Henri Guignard, qui a ouvert la rencontre, a mentionné que la COP27, la 27ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui vient de conclure à Sharm El Sheikh, en Égypte, à laquelle il a participé, a été décevante. …Bien que les accords ambitieux pour une réduction de la production d’énergie à partir de combustibles fossiles n’aient pas été atteints, au moins l’essence de l’accord de Paris a été préservée : les femmes et les enfants sont la population la plus vulnérable…les pays latino-américains souffrent le plus des conséquences négatives étant donne la présence dans leur région d’énormes réservoirs de biodiversité et la prise de conscience doit être urgente”.

Gerardo Amarilla a mentionné les actions menées dans son pays pour le soutien aux femmes des localités de l’arrière-pays. Il a emphatisé que pour obtenir les changements nécessaires, il fallait miser sur des politiques publiques indépendantes des différents gouvernements au pouvoir, car c’est sur le long terme que peuvent être atteints des objectifs concrets et mesurables. _“Nous devons identifier, accompagner et récompenser par des financements les projets d’économie circulaire, dont beaucoup parmi eux ont des femmes comme protagonistes”.

Carolina Proaño Castro a, quant à elle, souligné les défis posés par la géographie particulière de l’Équateur et l’énorme biodiversité que le pays abrite, elle a mentionné la fragilité de ses écosystèmes, rendus encore plus délicats par la présence d’une surpopulation.

De son côté, Julia Carabias Lillo a énoncé une série de données concrètes sur la façon dont les communautés de femmes autochtones au Mexique pourraient apporter des changements substantiels dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire des villes, facteur clé pour la durabilité et la préservation de la biodiversité. La mention de l’essor croissant du trafic de stupéfiants et des grandes entreprises, en connivence avec le gouvernement, dans ces territoires a malheureusement particulièrement augmenté.…Le gouvernement est de plus en plus hostile aux associations civiles, Et nous ne réussissons pas à peindre les rues en vert pour la visibilité de cette problématique comme si on a réussi à peindre les rues en violet ou en rose” faisant allusion à d’autres campagnes pour mettre en évidence d’autres problématiques comme le cancer du sein ou la diversité de genre.

Enfin Fabiana Menna a fourni des données sur le programme NANUM ¨Mujeres conectadas¨ qui mise sur la connectivité des communautés de coopératives organisées autour de leaders sur le territoire du Gran Chaco. La connectivité permet de travailler en réseau, de télécharger des informations, de présenter et d’offrir les produits de l’artisanat, c’est la clé pour toutes les questions qui se posent sur le territoire.

Tous les orateurs sont arrivés à une même conclusion : les femmes et les enfants sont ceux qui souffrent le plus des conséquences des changements climatiques, ce sont eux qui représentent les populations les plus vulnérables. 5 millions de femmes en Équateur et 15 millions au Mexique : ces chiffres donnent la dimension du drame vécu dans les pays latino-américains. De l’avis de tous les intervenants le « réseautage » est essentiel pour obtenir des actions qui apportent de réels changements.

Un public nombreux et intéressé, des personnalités de différents horizons, dans différents pays ont pu suivre ces échanges, misons que cette expérience positive ne constitue qu’un premier pas et que d’autres suivront dans la foulée.

Pour mémoire :

Marianne Argentine a été créée en 2010, @marianneargentina – Marianne Uruguay en 2016, @marianneuruguay – Marianne Ecuador en 2017, @marianneecuador – Le chapitre France de Marianne Argentine en 2019 et Marianne Mexico en 2022, @mariannemexico. 

 

 

 


 

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