Manuel à l’usage du parent désorienté : aider son enfant face aux violences entre jeunes

Le jeudi 9 mars avait lieu à l’Alliance Française une conférence animée par la psychanalyste Monica Toscano, dont le thème était les violences que peuvent subir les enfants à l’école et sur les réseaux sociaux.

A l’école, l’enfant est au cœur de l’une des principales instances de socialisation primaire comme l’explique Emile Durkheim. Monica, la spécialiste, met en avant le fait que des groupes se forment et que pour un écolier, le fait de se sentir rejeté par des groupes d’enfants est une peine très conséquente. Cette blessure peut se poursuivre sur les réseaux sociaux, l’anonymat donne une puissance supplémentaire au harceleur qui peut attaquer encore plus aisément sa victime. C’est ainsi que certains collégiens se perdent dans le labyrinthe de la peine. La seule sortie pour certains s’avère être le suicide. Une vidéo en espagnol, sous titrée en français trace brièvement la trajectoire funeste d’un adolescent harcelé, passant à l’acte sans que sa mère ne puisse s’en rendre compte. Appuyés par d’autres documents filmés lors de ses interventions, Monica Toscano tente de définir comment les enfants s’enferment dans une spirale qui peut leur être fatale. À tout âge, ces derniers, confrontés à des situations de moquerie, de discrimination négative ressentent un mal profond. Mais alors, pourquoi ne pas confier cela à un parent ou à un membre du personnel éducatif ? Une fois de plus la réponse nous est donnée par vidéo : au-delà du conflit générationnel, l’adolescent ne perçoit pas l’adulte comme une aide salvatrice. Selon lui, s’il parle à un professeur ou à un parent, cela va empirer la situation car : « les adultes ont un cerveau d’adulte et ne pensent pas avec un cerveau de jeune ».

Face à cette problématique, la conférence prend tout son sens. Explicative mais également illustrée et interactive. Des personnes étaient désignées afin d’incarner le rôle d’un père, d’une mère, d’un enfant ou d’un harceleur. Cette mise en scène permet à chacun de vivre une situation qu’il pourrait connaître, mais avec les conseils de Monica Toscano qui aiguillent les comportements afin que l’échange soit concluant. L’atelier donne les outils afin d’observer les signes de mal-être, de mieux écouter et d’adopter un comportement efficace lorsque l’on est face à un enfant en difficulté. Pour construire ce pont, cette confiance l’utilisation de la question est primordiale. Face à un énervement, un écolier qui se braque, qui se sent incompris, la question est toujours le meilleur moyen de briser la barrière s’érigeant entre le parent et sa progéniture.

L’entièreté de l’audience, venue en nombre, était intimement concernée par le sujet exposé exprimant des interrogations, des remarques, des anecdotes. Une question sociale particulièrement d’actualité, si l’on en croit les résultats d’une étude menée par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques qui livre ce chiffre : en 2011, en France, sur le total des décès chez les 15-24 ans 16% étaient liés à un suicide. Une statistique qui a continue d’évoluer mais malheureusement dans le mauvais sens.

Bernardon Thomas 

 


 

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