Une célébration conforme aux idéaux de Victoria Ocampo

Cela fait 50 ans que l’UNESCO est propriétaire de la grande maison de la famille Ocampo, située à San Isidro, dans la banlieue nord de la ville.

C’est Victoria et l’une de ses sœurs, Angelica, qui eurent l’idée de léguer cette belle propriété a l’organisme international.

L’UNESCO vient de célébrer ces jours-ci l’anniversaire du don de la maison par les sœurs Ocampo et a fêté en simultané les 75 ans du Courrier, son magazine trimestriel ou : l’actualité du monde dans toute sa diversité depuis 1948.

Une exposition illustrant les liens entre la pensée de Victoria et les objectifs de l’UNESCO ainsi que l’édition spéciale du dernier Courrier consacré à la grande dame des lettres argentines ont été dévoilés par Alcira Sandoval Ruiz, responsable de l’UNESCO à Montevideo.

Madame Sandoval Ruiz a profité de cette présentation pour remercier la présence de nombreux experts venus des quatre coins du monde pour débattre pendant deux journées entières des futures politiques et actions de l’organisme. Parmi les spécialistes réunis figuraient, entre autres, des invités comme l’écrivaine Florence Abbate et des collaborateurs de l’observatoire de l’UNESCO : Ernesto Montequin, Gloria Silva Seeber et Marta Alvarez Molindi, cette dernière présidente de l’Association des Amis de Villa Ocampo (AAVO).

Au milieu les documents exposés, une lettre de Victoria Ocampo, publiée dans le quotidien La Prensa le 10/06/1073, attire l’attention. Une fois de plus, la donation avait suscité des commentaires adverses de la part de ses compatriotes l’accusant de manque de patriotisme. Dans cette lettre, Victoria Ocampo, déclarait avoir choisi l’UNESCO parce que l’organisme s’alignait sur ses propres objectifs, sa façon de penser et de concevoir le monde. Elle souhaitait que sa maison puisse continuer à accueillir les écrivains et les artistes argentins, américains et du monde entier. Qu’ils puissent continuer à se retrouver pour débattre et confronter leurs idées dans un environnement agréable, paisible au milieu de la nature.

Après la Seconde Guerre mondiale, Victoria Ocampo a assisté au procès de Nuremberg à l’invitation de Julian Huxley, le premier directeur de l’UNESCO. Tous deux coïncidaient avec la déclaration fondatrice de l’Organisation des Nations Unies : “Les guerres naissent dans l’esprit des hommes, et c’est dans l’esprit des hommes que doivent s’ériger les remparts de la paix”.

Cet après-midi de printemps sur “sa” terrasse au milieu d’experts de différents continents, dans des langues différentes, on a pu avoir le sentiment, ne serait-ce que quelques instants, que cette vision du monde était possible et que cela valait la peine d’essayer malgré les troubles et les guerres qui assombrissent le monde, aujourd’hui encore, cinquante ans plus tard.

Patricia Pellegrini


 

 

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