Bienvenue Madame la Proviseure

Le Trait-d’Union a rencontré dans son bureau, Laurence Leyendecker, nouvellement arrivée en Argentine pour prendre la direction du lycée franco-argentin ” Jean Mermoz “.

Une personne aimable, souriante ouverte au dialogue, a de bonne grâce répondu à nos questions.

Elle a tout d’abord, brièvement résumé son parcours. Son premier poste fut celui de professeure de philosophie à Nice, à vingt-deux ans ! Elle a ensuite enchaîné plusieurs fonctions dans les Alpes Maritimes, entre autres Principale à Saint-Laurent du Var, avant de se rendre à Paris, dans le 13ème puis le 16ème arrondissement. Elle était dernièrement, avant l’Argentine, proviseure pendant trois ans au lycée Le Corbusier à Aubervilliers.

Puis l’envie de connaître d’autres pays, la pousse à se postuler pour l’étranger, cette première expatriation en Argentine correspond à ses voeux. Laurence Leyendecker souligne que l’Argentine est un pays attractif qui occupe un espace de choix dans l’imaginaire français et Buenos Aires une ville européenne à la richesse culturelle intense qui possède « un côté mythique », sans oublier la Patagonie… Dès sa nomination, en février dernier, elle s’est mise à l’apprentissage de l’espagnol, en suivant des cours, via une plateforme virtuelle, avec une jeune Argentine pour communiquer facilement ; la communication lui semblant un point particulièrement important.

C’est en plein confinement qu’elle est arrivée en juillet, forte de toute l’expérience de celui qu’elle venait de vivre en France. Femme de dialogue, malgré cette période atypique, elle a vite découvert la communauté du lycée et ses différents acteurs, en réunions présentielles ou par l’intermédiaire des écrans. Elle a rapidement forgé des relations avec les équipes pédagogiques, les différents services, sans oublier les associations de parents d’élèves (avec lesquelles elle maintient des contacts réguliers via zoom). Elle est « à l’écoute », comprenant les mille et une difficultés de tout ordre qui surgissent. La proviseure met en avant un objectif clair : se trouver le plus proche possible des uns et des autres et répondre à leurs attentes.

À notre question de comment rendre soutenable l’enseignement à distance ? La réponse fuse : en instaurant un rituel d’apprentissage journalier.

Suite aux consultations engagées avec les professeurs, la vie scolaire, la psychologue et les parents, les élèves par le biais des délégués, une charte d’EAD (Enseignement À Distance) voit le jour dont les éléments essentiels sont :
– Un emploi du temps remodelé dans le secondaire.
– Une mise en ligne des devoirs (le temps estimé étant précisé).
– Un choix pertinent délimitant les parties du programme travaillées.

Dès le retour des vacances d’octobre, la prise en charge pourra être modulée en petits groupes, en demi-groupe et en classe entière.

Quant aux examens, cette année il sera tenu compte des notes obtenues (contrôle continu), avec « non pas une comptabilité froide mais un traitement humain ». Par ailleurs, les conseils de classe (fin septembre) devront permettre aux élèves de se situer globalement et de cibler les matières dans lesquelles des efforts sont attendus. Un tutorat pointu, l’encadrement de la psychologue scolaire tout est mis en place pour la réussite des élèves, objectif de toute la communauté scolaire.

« Vous nous manquez » disent les élèves, les enseignants et le personnel administratif en traversant les couloirs désormais silencieux. Malgré une organisation solide et réfléchie, rien ne remplace l’enseignement en présentiel, souligne-t-elle. Elle a hâte de rencontrer les élèves qui vont, lors de cette année exceptionnelle, avoir acquis outre des compétences en numérique, une grande autonomie et surtout appris à travailler en autodiscipline. Elle met également en avant les côtés positifs de ce travail à distance pour les jeunes, comme les capacités à se prendre en charge, s’organiser, se responsabiliser. Tout ceci tend, de manière imperceptible mais réelle à développer la maturité des élèves.

Par rapport aux nombreuses difficultés rencontrées par les familles, économiques entre autres, des aides sont prévues grâce à la Fondation Jean Mermoz et au consulat. Pour le futur, des modalités de simplification des inscriptions, la possibilité d’entrées latérales … sont envisagées.

En l’écoutant, on ne peut que se réjouir pour l’avenir du lycée.  La proviseure termine en résumant les points fondamentaux : la confiance des parents, la motivation des élèves, le dynamisme et l’engagement des professeurs sans oublier une grande bienveillance face à une situation inédite afin de donner forme à ce qu’elle nomme « le cercle vertueux ».

Laurence Leyendecker, bon séjour en terre australe !

Propos recueillis par Elisabeth Devriendt et Marie-Françoise Mounier-Arana

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