Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature

L’ACADEMIE SUEDOISE A JUSTIFIÉ SON CHOIX PAR LA QUALITÉ DE “SA CARTOGRAPHIE DES STRUCTURES DU POUVOIR ET SES REPRESENTATIONS INCISIVES DE LA RESISTANCE, DE LA RÉVOLTE ET DE LA DÉFAITE DE L’INDIVIDU”.

Homme à multiples facettes, écrivain polymorphe auteur de romans, d’essais, de pièces de théâtre, il touche aussi au cinéma et au journalisme. Homme de plusieurs cultures, il reste attaché à ses racines péruviennes qui alimentent ses récits, tout en vivant successivement à Paris, Londres, Barcelone, jusqu’à acquérir en 1993 la nationalité espagnole, sans toutefois renoncer à la nationalité péruvienne. Homme engagé, combattant sans relâche pour défendre les plus humbles, les victimes de toutes les formes d’autoritarisme, il ira jusqu’à s’engager en 1990 dans la campagne présidentielle de son pays. Porté par un large mouvement populaire, il fut balayé au second tour par Fujimori. Ses prises de position en faveur d’une économie libérale lui ont valu quelques inimitiés, dont celle de celui qui fut son ami pendant de longues années, Gabriel García Marquez.

Le Pérou n’aura pas eu de président-écrivain, mais la littérature aura gardé pour elle un de ses plus brillants contributeurs. Ses livres sont traduits dans le monde entier et on les trouve sans problème en collection de poche : “La ville et les chiens”, son premier roman publié en français en 1966, “Conversations à la cathédrale” (1973) , “La tante Julia et le scribouillard” (1980) récit autobiographique qui ressuscite le Lima des années 50, “La guerre de la fin du monde” (1983) qui raconte la guerre des Canudos dans le Nordeste brésilien au XIXème siècle, “La fête du Bouc” (2002) qui plonge au cœur de la société dominicaine au moment de l’assassinat du dictateur Trujillo en 1961. Mario Vargas Llosa publie cet automne un nouveau roman “Le songe du Celte”, à paraître en France en 2011 chez Gallimard ; le roman ressuscite la figure de Roger Casement, diplomate belge qui dénonça les atrocités commises à l’encontre des indigènes dans l’ex Congo belge de Léopold II.

Silvia Cauquil

 

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